Irak: le déploiement des forces d’élite de lutte contre le terrorisme dans les rues

Nouvelle journée de manifestations à Bagdad et plusieurs autres villes en Irak. Après une nuit de feu et de sang au cours de laquelle QG de partis et de groupes armés ont été attaqués, le Premier ministre irakien a ordonné le déploiement des forces d’élite de lutte contre le terrorisme (CTS) dans toutes  les rues.

Selon la Commission gouvernementale des droits de l’Homme, 63 personnes ont été tuées ces deux derniers jours.
Celle-ci précise que la majorité des personnes tuées l’ont été dans les provinces de Missane et Zi Qar (sud), où les manifestants ont attaqué ou incendié des QG de partis, de responsables et de groupes armés.

Des centaines d’Irakiens à Bagdad appellent dimanche à «arracher par la racine» la classe dirigeante. Mobilisés pour le 4e jour consécutif sur la place Tahrir, ils ont décidé de rester sur ce lieu qui prend désormais des airs de camp organisé.

Afin de mettre un terme à la violence grandissante, le Premier ministre irakien a ordonné le déploiement des forces d’élite de lutte contre le terrorisme (CTS) dans les rues de la capitale Bagdad et de Nassiriya, dans le sud du pays.

Il leur a été dit “d’utiliser toutes les ressources nécessaires” pour mettre fin aux manifestations, a-t-on appris de source sécuritaire.
les forces d’élite avaient repris des points de contrôle dans les quartiers entourant la place Tahrir, au centre de Bagdad, et ont commencé à regrouper les manifestants. Les forces de sécurité, qui avaient lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, avaient échoué jusque là à faire évacuer la place.
À Nassiriya, des soldats de la CTS ont dispersé les manifestants, en frappant et en arrêtant des dizaines de personnes, ont indiqué des sources au sein de la police et des forces de sécurité.
Des milliers de personnes s’étaient rassemblées samedi dans ces deux villes pour une deuxième journée de protestation contre l’incapacité du pouvoir à améliorer les conditions de vie de la population après plusieurs années de conflit et de crise économique
Quatre manifestants ont été tués à Bagdad après avoir été frappés directement à la tête par les grenades lacrymogènes. Quatre autres manifestants ont trouvé la mort à Nassiriya lors de scènes de chaos.
Sept personnes ont été tuées lors de manifestations à Hilla, dans le centre du pays.
La veille, au moins 52 personnes avaient déjà trouvé la mort et plus de 2.000 personnes ont été blessés lors de manifestations à travers le pays.
Le Parlement devait se réunir en urgence dans la journée pour étudier les revendications des manifestants. Mais plusieurs responsables politiques faisant profil bas depuis le début du mouvement, la séance a été annulée car le quorum n’a pu être atteint.
Cette vague de manifestations survient après presque deux années de relative stabilité en Irak, qui a enchaîné de 2003 à 2007 une occupation étrangère, une guerre civile et une insurrection de l’Etat islamique.

Selon le bilan officiel, 220 personnes sont mortes dans des manifestations et des violences en près d’un mois, dont une soixantaine uniquement depuis jeudi soir. Alors que la pression de la rue ne faiblit pas, avec des manifestations également signalées dans des villes du sud du pays, le bras de fer politique s’est durci samedi soir.
Les députés du turbulent leader chiite Moqtada Sadr ont alors entamé un sit-in au Parlement et assurent qu’ils le maintiendront jusqu’à ce que soient «satisfaites les revendications» des manifestants.
Dans la capitale irakienne, les unités d’élite du contre-terrorisme, dont des blindés sont postés dans plusieurs quartiers dont le centre de Bagdad dimanche, ont annoncé avoir été déployées Irak: 14 morts et des dizaines de blessés dans des manifestations

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