Les manifestations populaires se poursuivent en Irak et retours des services Internet

Les manifestations populaires se renouvellent dans de nombreuses villes irakiennes où les forces de l’ordre ont tiré sur les manifestants pour la première fois en dix jours. Cela faisait suite à une nuit de violences à Kerbala près du consulat iranien.

Dans la capitale irakienne, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles ce lundi soir contre des manifestants qui avançaient vers le siège de la télévision d’État. Des sources médicales et policières ont rapporté qu’une vingtaine de personnes avaient été blessées.

Depuis le début des  manifestations populairesen Irak le 1er octobre dernier, environ 270 personnes ont été tuées, selon un décompte effectué par l’AFP, les autorités ayant cessé de communiquer sur les victimes. La plupart sont des manifestants.

Des sources irakiennes ont indiqué que quatre manifestants avaient été tués alors que les forces de sécurité dispersaient des manifestants devant le consulat iranien dans la ville. Des manifestants en colère ont encerclé le bâtiment du consulat pour la deuxième fois en 24 heures.

Pendant ce temps, les autorités irakiennes ont redirigé l’Internet après avoir coupé à Bagdad et la plupart de l’Irak pendant des heures le lundi soir, selon un correspondant de Sky News.

Netblox, un observatoire de surveillance d’Internet, a déclaré dans un communiqué lundi soir, que les services Internet ont été coupés, expliquant que les connexions Internet publiques ont diminué en dessous de 19 pour cent des niveaux normaux, coupant le service à des dizaines de millions d’utilisateurs à Bagdad, et a également affecté Bassorah, Karbala et les centres Une autre population.

La désobéissance civile paralyse routes, infrastructures pétrolières et administrations. À Bagdad et dans le sud du pays, la plupart des écoles publiques sont fermées, tandis que dans plusieurs villes du sud, des cortèges de manifestants ont accroché d’immenses banderoles « Fermé au nom du peuple » sur des dizaines de bâtiments publics et coupé routes et ponts.
À Missane (sud), les manifestants bloquaient deux champs pétroliers exploités par des compagnies chinoises : Halfaya, l’un des plus grands champs pétroliers du pays, et Buzurgan. Dans l’autre ville sainte chiite du pays, Najaf, les manifestants ont symboliquement effacé le nom de la rue « Imam Khomeiny » pour la renommer « Rue de la révolution d’octobre ».

Contrairement à la première semaine d’octobre, où officiellement 157 personnes avaient été tuées en cinq jours, ce second épisode de mobilisation est désormais organisé par étudiants et syndicats. Les manifestants occupent des places devenues d’immenses camps autogérés, parfois dans une atmosphère festive.
Jusqu’ici, manifestants ont répondu à toutes les déclarations des autorités par une contestation accrue. L’annonce d’un couvre-feu à Bagdad a provoqué en réaction la multiplication des manifestations populaires nocturnes. En sortant dimanche soir de son silence pour réclamer « un retour à la vie normale », décrétant que « de nombreuses revendications ont déjà été satisfaites », le Premier ministre Adel Abdel Mahdi semble avoir un peu plus durci le bras de fer.

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