Bruno Le Maire: Préparons-nous à une coupure totale du gaz russe

Avec la tension entre l’occident et la Russie, la France se prépare à toutes les éventualités. Lors des rencontres économiques, un événement tourné sur l’économie dans la ville d’Aix-en-Provence, le ministre français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire s’est confié sur les craintes de la France concernant le gaz russe.

Le ministre a annoncé que le gouvernement français s’efforçait d’identifier les entreprises qui devraient bénéficier d’une protection prioritaire en cas de rupture d’approvisionnement.

“Préparons-nous à une coupure totale du gaz russe ; aujourd’hui, c’est l’option la plus probable”, a déclaré Le Maire lors de ces rencontres.

“Vous devez également préparer des plans de délestage, nous le faisons”, a-t-il déclaré plus tard aux journalistes. “Cela revient à regarder de manière très précise chaque entreprise, chaque bassin d’emploi ; quelles sont les entreprises qui doivent réduire leur consommation d’énergie et celles qui ne le peuvent pas…Nous devons anticiper et nous mettre en ordre de bataille dès maintenant” a déclaré le ministre français.

Avec environ 17% de ses approvisionnements en provenance de Russie, la France est moins dépendante du gaz russe que plusieurs de ses voisins, notamment l’Allemagne.

Mais si le pays tire du nucléaire la très grande majorité de son électricité, le parc français est aujourd’hui vieillissant et 29 de ses 56 réacteurs sont à l’arrêt pour des inspections ou des opérations de maintenance.

Dans ce contexte, le gouvernement regarde, entreprise par entreprise, afin de déterminer lesquelles pourraient être forcées de réduire leur production pour économiser de l’énergie, et quelles autres ne peuvent pas se passer d’un flux ininterrompu.

“Toutes les entreprises s’y préparent (…) On a vraiment un risque de pénurie cet hiver”, a déclaré de son côté sous couvert danses le président d’un groupe industriel français en marge des Rencontres d’Aix.

“L’ensemble des entreprises (industrielles) rouvrent leur chaudières, passent de l ‘alimentation en gaz au pétrole.”

Fin juin, le directeur général du constructeur automobile Stellantis, Carlos Tavares, avait annoncé étudier toutes ses options pour faire face à une pénurie d’énergie et ne pas devenir un fusible dans les arbitrages qui seront réalisés entre les besoins.

Parmi ces options, il a évoqué la possibilité de produire sa propre énergie au sein des usines du groupe ou d’investir directement dans des infrastructures de production énergétique.

A Aix, l’ancien ministre de l’Energie polonais Michal Kurtyka, dont le pays dépend encore à 70% du charbon pour sa production d’énergie, a averti les dirigeants réunis que l’Europe se dirigeait vers une “véritable tempête” cet hiver.

Pour rappel, l’Allemagne est-elle aussi confrontée à la même situation. Le pays craint une crise énergétique et accuse le président russe de mener une guerre hybride contre les pays européens.

« Nous sommes maintenant confrontés en Allemagne à la question que s’il n’y a pas de gaz passant par Nord Stream 1 … nous devons décider quelle institution peut être coupée du réseau », a déclaré la ministre allemande Annalena Baerbock. Pour la ministre allemande, le président russe lance plusieurs crises à la fois.

Arab Observer

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