L’armée israélienne lance une grande offensive à Gaza

L’armée israélienne a annoncé samedi avoir mené des frappes d’envergure sur Gaza marquant le lancement de l’intensification de son offensive sur le territoire palestinien dévasté par la guerre, où plusieurs jours d’intenses bombardements ont fait des centaines de morts.

Cela s’inscrit dans le cadre des étapes initiales de l’opération Chariots de Gideon et de l’expansion de l’offensive dans la bande de Gaza, dans le but d’atteindre tous les objectifs de la guerre, y compris la libération des otages et la défaite du Hamas, a déclaré l’armée tôt samedi sur les réseaux sociaux.

Malgré une montée en puissance des critiques internationales sur sa conduite de la guerre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait averti lundi d’une prochaine entrée en force de l’armée à Gaza pour achever l’opération et vaincre le Hamas.

Quelques heures à peine après la fin de la tournée dans le Golfe de Donald Trump, qui s’était ému de la faim dans le territoire palestinien, l’armée israélienne a indiqué avoir, au cours de la journée écoulée, lancé des frappes d’envergure et transféré des forces pour prendre le contrôle de zones de la bande de Gaza.

L’agence de défense civile de Gaza a affirmé que les frappes israéliennes avaient tué au moins 100 personnes vendredi, après avoir fait état de plus de 80 morts mercredi et plus de 100 morts jeudi.

Après une trêve de deux mois, l’armée israélienne a repris son offensive le 18 mars à Gaza et s’est emparée de larges pans du territoire. Le gouvernement Netanyahu a annoncé début mai un plan pour la conquête de Gaza, qu’Israël avait occupée de 1967 à 2005, nécessitant le déplacement interne de la plupart de ses 2,4 millions d’habitants.

Selon le média américain NBC News, l’administration Trump travaillerait à l’élaboration d’un plan visant à relocaliser de manière permanente, en Libye, jusqu’à un million de Palestiniens de Gaza.

Ce plan, dont les contours restent flous, a été discuté avec les dirigeants libyens. En échange de l’accueil des réfugiés, la Libye, qui est en proie à une guerre civile depuis la chute de Kadhafi, aurait de nouveau accès à plusieurs milliards de dollars gelés depuis plus d’une décennie par les Etats-Unis. Aucun accord n’a été conclu à ce stade. Israël serait tenu au courant des discussions en cours.

Un porte-parole du département d’Etat américain a toutefois qualifié les informations de NBC de fausses.

Vendredi, la principale association israélienne de familles d’otages a appelé Benjamin Netanyahu à ne pas manquer une occasion historique pour la libération de leurs proches et à unir ses efforts à ceux du président Trump pour cela, évoquant une grande inquiétude à la lumière des informations sur l’intensification des attaques israéliennes à Gaza. Mais le Premier ministre martèle que seule une pression militaire accrue poussera le Hamas à libérer les otages.

Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent aussi toute entrée d’aide humanitaire dans Gaza, vitale pour les 2,4 millions d’habitants, maintenant menacés d’une famine de masse selon plusieurs ONG.

Pour le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk, cette dernière vague de bombes obligeant les gens à se déplacer sous la menace d’attaques encore plus intenses, la destruction méthodique de quartiers entiers et le refus de l’aide humanitaire soulignent qu’il semble y avoir une poussée pour un changement démographique permanent à Gaza qui équivaut à un nettoyage ethnique.

Israël affirme qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza et accuse le Hamas de voler les aides internationales. La Fondation humanitaire de Gaza, une ONG soutenue par les Etats-Unis, a déclaré qu’elle commencerait à distribuer de l’aide humanitaire à Gaza ce mois-ci, après s’être entretenue avec des responsables israéliens. Toutefois, les Nations unies ont exclu jeudi toute participation à cette initiative, invoquant des problèmes d’impartialité, de neutralité (et) d’indépendance.

L’attaque du 7-Octobre, menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a entraîné la mort de 1218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée. Les représailles israéliennes ont fait au moins 53 119 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.



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