Les États-Unis mettent leur veto à un cessez-le-feu à Gaza

Les Etats-Unis ont une nouvelle fois empêché le Conseil de sécurité de l’ONU de réclamer un cessez-le-feu et l’accès humanitaire illimité à Gaza, premier veto de la nouvelle administration Trump au moment où leur allié israélien fait face à une pression internationale croissante.

Le projet de résolution aurait exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes, ainsi que la levée immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle.

Le texte présenté par les dix membres non permanents du Conseil de sécurité a recueilli 14 voix pour et une contre.

Le texte est inacceptable pour ce qu’il dit et inacceptable pour ce qu’il ne dit pas, a justifié l’ambassadrice américaine à l’ONU par intérim Dorothy Shea avant le vote. Il saperait les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu qui reflète la réalité sur le terrain, et encouragerait le Hamas, a-t-elle ajouté, insistant sur le droit d’Israël à se défendre.

Silencieux sur ce dossier depuis un an, le Conseil peine à parler d’une seule voix depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, bloqué plusieurs fois par des vétos américains, mais aussi russes et chinois.

Ce véto envoie le message extrêmement dangereux que les vies de deux millions de Palestiniens ne comptent pas, a fustigé l’ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad, y voyant un feu vert pour l’annihilation des Palestiniens de Gaza et une tache morale sur la conscience du Conseil.

Le silence ne peut pas défendre les morts, ne peut pas tenir la main des mourants, ne peut pas affronter les rouages de l’injustice, a ajouté son homologue algérien Amar Bendjama. Alors que l’humanité est mise à l’épreuve en direct depuis Gaza, ce projet de résolution est né de notre sens commun des responsabilités. Responsabilité envers les civils de Gaza et les otages, responsabilité devant l’Histoire, a insisté de son côté l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar. Assez c’est assez, c’est assez ! a-t-il lancé.

Le silence ne peut pas défendre les morts, ne peut pas tenir la main des mourants, ne peut pas affronter les rouages de l’injustice

Tandis que la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur regret du résultat du vote, l’ambassadeur chinois Fu Cong a directement mis en cause les Etats-Unis, les appelant à adopter une attitude juste et responsable.



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