Los Angeles: Des heurts entre la policiers et les manifestants après l’arrestation de travailleurs immigrés

Les agents fédéraux à Los Angeles ont de nouveau fait face à des manifestants samedi, pour la seconde journée consécutive, à la suite de descentes menées par les services de l’immigration la veille. Cette situation a poussé un haut responsable de la Maison Blanche à qualifier les protestations d’insurrection violente.

Samedi, les forces de sécurité se sont retrouvées dans une confrontation tendue avec les manifestants dans le quartier de Paramount, au sud-est de Los Angeles. Certains protestataires brandissaient des drapeaux mexicains, tandis que d’autres avaient le visage couvert de masques respiratoires.

Ces manifestations opposent Los Angeles, dirigée par les Démocrates et où les données du recensement indiquent qu’une part importante de la population est hispanique et née à l’étranger, à la Maison Blanche républicaine de Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration une priorité de son second mandat.

Des images diffusées en direct montraient des dizaines d’agents de sécurité en uniforme vert, équipés de masques à gaz, alignés sur une route jonchée de chariots renversés, alors que de petites bonbonnes explosaient en nuages de gaz.

Un premier mouvement de protestation avait éclaté vendredi soir, après que des agents d’Immigration and Customs Enforcement (ICE) ont mené des opérations dans la ville et arrêté au moins 44 personnes pour des violations présumées des lois sur l’immigration.

Le Department of Homeland Security a indiqué dans un communiqué que 1 000 émeutiers ont encerclé un bâtiment fédéral et agressé des agents de l’ICE, crevé des pneus, dégradé des bâtiments et des biens publics financés par les contribuables.

Reuters n’a pas pu vérifier les déclarations du DHS. Angelica Salas, directrice exécutive de l’organisation de défense des droits des immigrés Chirla, a affirmé que les avocats n’avaient pas pu accéder aux personnes arrêtées vendredi, ce qu’elle a qualifié de très préoccupant.

Trump a promis de procéder à des expulsions records de personnes en situation irrégulière et de renforcer la frontière américano-mexicaine, la Maison Blanche fixant pour objectif à l’ICE d’arrêter au moins 3 000 migrants par jour.

Mais cette vaste opération de répression de l’immigration a aussi touché des personnes résidant légalement dans le pays, y compris des titulaires de la carte verte, et a donné lieu à des recours juridiques.

Dans un communiqué publié samedi à propos des manifestations à Paramount, le bureau du shérif du comté de Los Angeles a déclaré : Il semble que des agents fédéraux étaient présents dans la zone et que des membres du public se rassemblaient pour protester.

Des images télévisées vendredi montraient des véhicules banalisés ressemblant à des transports militaires et des fourgons remplis d’agents fédéraux en uniforme traversant les rues de Los Angeles dans le cadre de l’opération d’application de la loi sur l’immigration.

La maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, a condamné les descentes dans un communiqué.

Je suis profondément en colère par ce qui s’est passé, a déclaré Bass. Ces tactiques sèment la terreur dans nos communautés et perturbent les principes fondamentaux de sécurité dans notre ville. Nous ne l’accepterons pas.

La police de Los Angeles n’a pas participé à l’opération d’immigration. Elle a été déployée pour contenir les troubles civils après que des manifestants contre les expulsions ont tagué des slogans anti-ICE sur les murs d’un tribunal fédéral et se sont rassemblés devant une prison voisine où certains détenus auraient été placés.

Dans un communiqué, le DHS a critiqué les responsables politiques démocrates, notamment la maire Bass, affirmant que leur rhétorique anti-ICE contribuait à la violence contre les agents de l’immigration.

Des comparaisons avec la Gestapo nazie moderne à la glorification des émeutiers, la rhétorique violente de ces élus des villes sanctuaires dépasse les bornes. Cette violence contre l’ICE doit cesser, a déclaré Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe du DHS.