Le ministère français de l’Intérieur dissout l’Institut européen des sciences humaines

Le ministère français de l’Intérieur a annoncé en conseil des ministres dissoudre l’Institut européen des sciences humaines (IESH). Située en Bourgogne, cette école d’imams est accusée d’islam radical et de légitimer le djihad armé.
L’Institut européen des sciences humaines, une école d’imams de Bourgogne accusée d’islam radical, a été dissous en conseil des ministres mercredi 3 septembre 2025, a annoncé sur X Bruno Retailleau, relayé par l’Agence France-Presse (AFP).
La lutte contre l’entrisme de la mouvance frériste se poursuit. Aujourd’hui, l’Institut européen des sciences humaines a été dissous en conseil des ministres à ma demande, écrit le ministre de l’Intérieur, accusant l’institut de légitimer le djihad armé.
Fondé en 1992 à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), qui gravite dans l’orbite de la confrérie islamiste des Frères musulmans, l’IESH a assuré s’en être distancée, ce qui ne l’a pas empêché d’être régulièrement la cible d’accusations d’accointance avec les mouvements radicaux.
Dès juin, l’IESH, qui dit s’inscrire dans la droite ligne de la politique d’Emmanuel Macron de former des imams français, avait annoncé avoir reçu un avis de dissolution. Son doyen avait alors vivement réagi à la visite de deux fonctionnaires agissant dans le cadre de l’établissement du rapport intitulé Frères musulmans et islamisme politique en France .
Le doyen avait affirmé que ces fonctionnaires s’étaient limités à un déjeuner avec lui, ne rencontrant ni étudiants ni enseignants, et ne procédant à aucune analyse de l’enseignement de l’institut.
À la suite du rapport rédigé après cette visite, l’IESH avait réfuté fermement et catégoriquement les accusations infondées et reposant sur des approximations datant de plusieurs dizaines d’années, dans une réaction sur son compte X.
L’institut avait assuré être visé non pas pour ce qu’il fait réellement mais pour le symbole qu’il représente : une institution musulmane légale qui devient la cible à abattre dans un projet plus large visant à délégitimer la présence musulmane en France.
L’IESH avait assuré être, au contraire, un rempart solide et efficace contre les extrémismes se réclamant faussement de l’islam, en formant des imams et en « désamorçant les discours radicaux dans le rejet explicite de toute forme de violence et sa fidélité aux principes républicains.
L’institut a fait l’objet, mi-juin, d’un gel de ses avoirs, à la suite d’une enquête sur un financement du Qatar, ce qui n’est pas illégal, mais qui n’avait pas été déclaré.