L’Espagne interdit le transit d’armes américaines destinées à Israël

L’Espagne a interdit, ce lundi, le transit d’avions et de navires militaires américains transportant des armes, des munitions ou des équipements destinés à Israël via ses bases de Rota (Cadix) et Moron de la Frontera (Séville).
L’Espagne refuse que les Américains utilisent désormais les deux bases militaires du sud pour ravitailler l’armée israélienne en munitions et en armement.
La base navale de Rota, dans la baie de Cadix, accueille en particulier les destroyers de l’US Navy chargés de la défense antimissiles de l’Europe du Sud ; ces navires lourdement armés patrouillent en Méditerranée.
La base aérienne de Moron de la Frontera est, elle, située dans la province de Séville ; depuis mai 2015, un accord bilatéral permet le déploiement de 3 000 civils et militaires et de quarante avions américains sur la base espagnole. Ces deux emprises sont aussi des points d’appui logistiques et des centres de ravitaillement.
Le Premier ministre Pedro Sánchez avait prévenu dès le 8 septembre : Nous interdirons aux navires transportant des armes à destination d’Israël d’accoster dans les ports espagnols et aux avions transportant des armes à destination d’Israël d’utiliser l’espace aérien espagnol .
Par ailleurs, le gouvernement espagnol a approuvé, le 23 septembre, un embargo total sur les armes visant Israël, dans le cadre d’un ensemble de mesures destinées à mettre un terme au génocide à Gaza.
En ce qui concerne les restrictions sur les transits US via Moron et Rota, les responsables espagnols ont reconnu que leur pays est obligé de respecter son accord de défense bilatéral avec les États-Unis, mais ils ont précisé que les expéditions controversées, telles que les armes destinées à Israël, sont soumises à des restrictions.
Bien que l’Espagne n’inspecte pas directement les cargaisons américaines, les responsables affirment que dissimuler de tels transferts porterait atteinte à la confiance entre les alliés. Ils soulignent également que le volume considérable des livraisons d’armes à Israël rend toute dissimulation impossible.
Ces mesures font suite aux annonces récentes d’annulations par Madrid de contrats avec les équipementiers israéliens. En effet, le ministère espagnol de la Défense a annulé deux contrats d’une valeur totale d’environ un milliard d’euros avec des entreprises israéliennes, portant entre autres sur des lance-roquettes mobiles Silam et le système de missiles antichars Spike L.R.