80 000 Afghans ont fui le taliban vers l’Union européenne

La prise de contrôle de taliban et l’effondrement rapide de l’économie afghane ont envoyé des personnes affluer illégalement vers l’Iran voisin, qui est souvent le premier tremplin pour les Afghans qui poussent vers l’Union européenne.

Le nombre de migrants afghans demandant l’asile dans l’Union européenne a grimpé en flèche cette année de 96%, certains faisant le périlleux voyage à travers les Alpes pour se rendre dans des pays comme la France et l’Allemagne.

Un journaliste a suivi l’Afghan Ali Rezaie, 27 ans, alors que lui et son compagnon de voyage Sayed Hamza faisaient un voyage trop dangereux pour la plupart. Rezaie a travaillé avec des organisations d’aide étrangère avant la prise de contrôle des talibans en août, il craignait donc d’être tué s’il restait.

À la suite d’un attentat suicide à l’aéroport de Kaboul, les deux hommes ont commencé par passer en Iran, puis en Turquie. De là, ils ont pris un bateau puis ont marché encore 25 jours jusqu’en Grèce. Au cours d’une randonnée de plus de trois mois, ils ont atteint les Alpes franco-italiennes, où ils ont dû patauger dans la neige et échapper aux gardes français alors qu’ils traversaient la frontière ou risquaient d’être renvoyés en Italie.

Devant Rezaie dans le paysage enneigé se trouve la frontière française, non marquée mais gardée 24 heures sur 24 par la police qui regarde à travers des jumelles thermiques pour les signatures thermiques. Le compagnon de Rezaie, un autre Afghan portant les stigmates d’un attentat suicide qui l’a poussé à fuir, avait déjà tenté – et échoué – de rejoindre la France par cette route hivernale.

Rezaie, de Herat dans l’ouest de l’Afghanistan, dit qu’il s’est rendu à Kaboul à la recherche d’un vol, mais qu’il a ensuite doublé après l’attentat suicide et l’attaque à l’arme à feu dans les derniers jours du pont aérien.

Rezaie pense que traverser la frontière française sera facile, comparé à tout ce qu’il a vécu. Mais c’est encore plus facile pour les vacanciers européens qu’il rencontre soudainement sur une piste de ski qui croise son chemin de montagne. Ils passent à toute vitesse, ne lui prêtant aucune attention, n’ayant pas à se soucier des patrouilles de police.

Rezaie vise la ville française fortifiée de Briançon. Sayed et Mortaza, cousins ​​et 16 ans tous les deux, sont passés par Briançon quelques heures plus tôt. Eux aussi ont fui dans les jours qui ont suivi la chute de Kaboul et ont traversé l’Iran jusqu’en Turquie. De là, ils ont été introduits clandestinement à bord d’un bateau à l’étroit vers l’Italie, un voyage brutal de six jours qui les a rendus trop faibles pour tenir debout.

Pris à la frontière française, ils ont été autorisés à continuer car ils sont mineurs. Sept Afghans adultes avec lesquels ils ont croisé ont été renvoyés.

La prise de contrôle des talibans a dispersé la famille de Sayed. Son père et son frère aîné travaillaient comme policiers. Ils ont fui et Sayed pense qu’ils se cachent au Pakistan. Sans leurs salaires, Sayed et sa mère n’avaient aucun revenu, alors ils sont partis aussi. Elle habite chez une sœur en Iran. Il vise l’Allemagne.

D’autres qui sont partis bien avant la prise de pouvoir des talibans disent qu’ils n’espèrent plus revenir.

« Nous avons traversé tant de montagnes », a-t-il déclaré. « Je dois faire mon avenir. »

Les travailleurs humanitaires craignent que les Afghans plus habitués aux montagnes et aux dangers de l’hiver empruntent des routes plus risquées dans la neige que les migrants des climats plus chauds.

Après s’être rendu à Briançon, Rezaie a envoyé une vidéo de lui-même pataugeant dans la neige à sa mère et à son frère en Iran.

par: Arab Observer

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