Charaa confirme des négociations en vue d’un pacte de sécurité avec Israël

Le président syrien Ahmed al-Charaa a déclaré mercredi que les négociations en cours avec Israël en vue d’un pacte de sécurité pourraient aboutir à des résultats dans les prochains jours.

Nous sommes actuellement en phase de négociations et de dialogue sur un accord de sécurité, a indiqué le président al-Charaa lors d’un entretien accordé à la chaîne publique Al-Ikhbariya.

S’adressant à la presse à Damas, il a souligné que ce pacte de sécurité était une nécessité et qu’il devrait respecter l’espace aérien et l’unité territoriale de la Syrie, tout en étant placé sous la supervision des Nations unies.

La Syrie et Israël mènent actuellement des discussions pour parvenir à un accord que Damas espère voir déboucher sur un arrêt des frappes aériennes israéliennes et le retrait des troupes israéliennes ayant pénétré dans le sud de la Syrie.

Reuters a rapporté cette semaine que Washington faisait pression sur la Syrie pour qu’un accord soit conclu avant la réunion des dirigeants mondiaux prévue la semaine prochaine à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Cependant, lors d’un point presse auquel participaient notamment des journalistes de Reuters, et avant son déplacement attendu à New York, al-Charaa a nié toute pression américaine sur la Syrie, affirmant au contraire que les États-Unis jouaient un rôle de médiateur.

Il a rappelé qu’Israël avait mené plus de 1 000 frappes en Syrie et effectué plus de 400 incursions terrestres depuis le 8 décembre, date à laquelle l’offensive rebelle qu’il dirigeait a renversé l’ancien dirigeant syrien Bachar al-Assad.

Al-Charaaa estimé que les actions d’Israël allaient à l’encontre de la politique américaine affichée d’une Syrie stable et unifiée, ce qu’il a qualifié de très dangereux.

Il a précisé que Damas recherchait un accord similaire à celui de désengagement signé en 1974 entre Israël et la Syrie, qui avait instauré une zone démilitarisée entre les deux pays.

La Syrie réclame le retrait des troupes israéliennes, mais Israël souhaite conserver sa présence sur des positions stratégiques conquises après le 8 décembre, notamment le mont Hermon. Des ministres israéliens ont publiquement affirmé leur intention de garder le contrôle de ces sites.

Selon lui, si le pacte de sécurité aboutit, d’autres accords pourraient être envisagés. Il n’a pas donné de détails, mais a précisé qu’un accord de paix ou une normalisation, à l’image des Accords d’Abraham négociés par les États-Unis et ayant permis à plusieurs pays à majorité musulmane de normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël, n’était pas à l’ordre du jour.

Il a également estimé qu’il était trop tôt pour aborder la question du plateau du Golan occupé par Israël, évoquant un dossier majeur.

Reuters a indiqué cette semaine qu’Israël avait exclu toute restitution de cette zone, reconnue unilatéralement comme israélienne par Donald Trump lors de son premier mandat à la présidence américaine.

C’est une situation délicate : vous avez des négociations entre un Damascène et un Juif, a lancé al-Charaa aux journalistes, en souriant.

Il a également révélé que la Syrie et Israël étaient à quatre ou cinq jours de poser les bases d’un pacte de sécurité en juillet, avant que les événements dans la province méridionale de Sweida ne viennent perturber les discussions.

Al-Charaa a qualifié mercredi les frappes près du palais présidentiel de déclaration de guerre, et non d’un message, ajoutant que la Syrie avait néanmoins choisi de ne pas répondre militairement afin de préserver le processus de négociation.



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