Condamnation de l’ingérence de Washington dans les affaires de la Tunisie

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a convoqué, vendredi après-midi, la chargée d’affaires américaine, Natasha Franceschi, sur fond de déclarations faites par Washington au sujet du référendum sur la Constitution en Tunisie.

Par voie de communiqué, la diplomatie tunisienne a souligné que « la convocation est intervenue à la suite du communiqué de presse diffusé par le secrétaire d’État américain au sujet du processus politique en Tunisie ».

Dès mardi, le porte-parole du Département d’Etat Ned Price faisait état d'”inquiétudes” américaines “sur le fait que la nouvelle Constitution inclut des mécanismes de contrepoids affaiblis, qui pourraient compromettre la protection des droits humains et des libertés fondamentales”.

Washington avait considéré, jeudi, dans un communiqué du département d’État que « le référendum tunisien sur la Constitution a été marqué par un faible taux de participation », ajoutant « partageant avec les Tunisiens leurs préoccupations à l’endroit du processus d’élaboration de la Loi fondamentale et la possibilité que cela ne fragilise la démocratie dans le pays ».

Commentant cette position, le président tunisien Kaïs Saïed a souligné, vendredi, que son pays est un État libre, indépendant et souverain et que sa souveraineté et son indépendance sont au-dessus de toute considération, selon un communiqué de la présidence de la République tunisienne.

Le communiqué indique aussi que « la convocation est motivée par les déclarations inacceptables faites par l’ambassadeur désigné dans notre pays (sans le nommer) devant le Congrès américain lors de la présentation de son plan », considérant que « ces déclarations sont antinomiques aux principes et à la teneur de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques ».

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, a « transmis à la chargée d’affaires le grand étonnement de la Tunisie face à ces déclarations et à ces communiqués qui ne reflètent pas la réalité de la situation dans le pays », ajoute le communiqué.

Jerandi a ajouté: « Cette position américaine ne reflète en aucun cas les liens d’amitié qui unissent les deux pays et les relations de respect mutuel entre eux et il s’agit d’une ingérence inacceptable dans les affaires nationales intérieures ».

Mardi, le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Farouk Bouaskar, a indiqué que « La Constitution a bénéficié de la confiance de 94,60 % des 2 630 094 électeurs (30,5% des électeurs inscrits) qui ont participé au vote référendaire sur un total de 9 278 541 électeurs inscrits ».

Bouaskar a ajouté, au cours d’une conférence de presse, que « 5,4% seulement des votants ont rejeté le projet de Constitution ».

Ce référendum constitue un jalon d’une série de mesures d’exception imposées par le président de la République, Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet 2021, qui avait, entre autres, limogé le Chef du gouvernement, dissous le Conseil supérieur de la magistrature et le Parlement, légiféré par voie de décrets et décidé de la tenue d’élections législatives anticipées, le 17 décembre prochain.

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