Del Ponte: Erdogan devrait faire l’objet d’une enquête pour crimes de guerre

L’ancienne procureure générale de la Confédération et enquêtrice spéciale de l’ONU Carla Del Ponte critique le Conseil fédéral pour son refus de rapatrier les Combattants suisses . Ce n’est qu’en les traduisant ici en justice qu’on pourra apprendre de ces cas. Del Ponte a précédemment été procureur général de la Suisse et a coreprésenté l’accusation à la Cour internationale de Justice dans les affaires de crimes de guerre .

Carla Del Ponte revient également dans l’interview sur le rôle de la Turquie dans le conflit syrien. En envahissant la Syrie, ce pays viole le droit international, affirme-t-elle. «C’est une honte que la communauté internationale tolère cela.»
«Le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait faire l’objet d’une enquête et celui-ci devrait ensuite être inculpé pour crimes de guerre en ce qui concerne l’opération militaire de son pays en Syrie.», poursuit Mme Del Ponte, même si elle concède que cela est «de toute façon irréaliste». Et d’ajouter: «il ne doit pas s’en sortir indemne».
L’ancienne enquêtrice spéciale de l’ONU considère que la volonté politique de la communauté internationale de systématiquement poursuivre les criminels de guerre a malheureusement disparu. Elle pensait qu’après les tribunaux internationaux en Yougoslavie ou au Rwanda, les crimes de guerre diminueraient. «Nous avions imaginé que les généraux et les présidents se retiendraient, car un tribunal permanent les surveillait de près».

Les alliés de la Turquie à l’OTAN, y compris les États-Unis, ont critiqué son incursion militaire dans le nord-est de la Syrie de peur de saper la guerre contre l’Etat islamique.

Mais M. Del Ponte a déclaré que les pays européens étaient réticents à affronter la Turquie au sujet de ses déplacements en Syrie après qu’Erdogan eut menacé d'”ouvrir les portes” pour que les réfugiés se rendent en Europe. « Erdogan utilise les réfugiés comme carte de pression », a-t-elle déclaré.

«De mon point de vue, il vaut mieux rapatrier activement les terroristes et les traduire ici en justice», explique Mme Del Ponte dans une interview accordée à la Schweiz am Wochenende. Elle ne comprend pas pourquoi la ministre de la justice Karin Keller-Sutter rejette cette proposition.

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