Des frappes israéliennes ciblent la banlieue sud de Beyrouth

Au moins huit frappes aériennes israéliennes ont visé, jeudi 5 juin au soir, la banlieue sud de Beyrouth. L’armée israélienne a déclaré avoir visé des cibles appartenant à l’unité aérienne du Hezbollah pro-iranien après un appel à évacuer la zone.
Israël a mené des frappes contre une unité aérienne du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, ce sont les bombardements les plus violents depuis le cessez-le-feu. L’armée israélienne avait appelé les habitants à évacuer leurs habitations avant les frappes.
C’est la quatrième fois depuis le cessez-le-feu de novembre, qu’Israël cible la banlieue sud, bastion du Hezbollah, depuis le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste entré en vigueur fin novembre.
Le président libanais Joseph Aoun a dénoncé une violation flagrante du cessez-le-feu et le Premier ministre Nawaf Salam a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour dissuader Israël de poursuivre ses attaques. Le président du Parlement et allié du Hezbollah, Nabih Berri, a dit se joindre au président Aoun pour condamner l’agression israélienne qui vise tout le Liban.
Des panaches de fumée noire se dégageaient de la banlieue sud, d’après les images en direct diffusées par l’AFPTV, tandis que l’agence nationale d’information Ani a recensé près d’une dizaine de frappes, dont deux très violentes. Des journalistes de l’AFP dans la capitale ont entendu au moins deux fortes détonations.
Le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone, a déclaré sur X que l’armée israélienne attaquait actuellement des cibles terroristes appartenant à l’unité aérienne du Hezbollah (Unité 127) dans la banlieue sud de Beyrouth.
Peu avant les frappes, les rues de la banlieue sud de Beyrouth étaient paralysées par d’importants embouteillages, selon un photographe de l’AFP, qui a fait état d’un déplacement massif de milliers d’habitants après des tirs en l’air de la part de certains habitants pour évacuer, ajoutant que le secteur avait été bouclé et presque entièrement vidé.
Ce mouvement de panique intervient la veille de l’Aïd al-Adha, la plus importante fête musulmane qui débute vendredi. Les frappes ont ravivé la panique et la peur à la veille de l’Aïd al-Adha, a déclaré le bureau de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (UNSCOL) sur X.
Environ une heure avant les premières frappes, Avichay Adraee avait exhorté les habitants à évacuer un rayon d’au moins 300 mètres autour de quatre bâtiments situés dans les quartiers d’Al-Hadath, Haret Hreik et Bourj el-Barajneh, via un message publié sur X accompagné de cartes.
Il a également émis un appel à évacuer le village de Aïn Qana, situé dans le sud du Liban, à une vingtaine de kilomètres de la frontière israélienne, où, selon l’Ani, l’armée a ensuite frappé un bâtiment, qu’elle a présenté comme une installation du Hezbollah.
Dans un communiqué séparé, l’armée israélienne avait annoncé qu’elle allait bientôt mener une frappe sur des sites de production souterrains de drones qui ont été délibérément établis au cœur de la population civile dans la banlieue sud de la capitale libanaise. Elle a accusé le Hezbollah d’œuvrer à accroître la production de drones pour la prochaine guerre et estimé que ces activités constituent une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban, en référence au cessez-le-feu.