Des manifestants libanais célèbrent la chute du gouvernement

Dans plusieurs villes du pays, les manifestants ont célébré mardi soir la chute du gouvernement Hariri. Ils réclament maintenant “un gouvernement de transition avec des indépendants”.

“Aujourd’hui, c’est un grand exploit que la révolution a réalisé.” À Tripoli, grande ville sunnite du nord du Liban, comme ailleurs, les Libanais ont laissé éclater leur joie après l’annonce de la démission du gouvernement de Saad Hariri, mardi 29 octobre.

Brandissant des ballons rouges, blancs et verts aux couleurs du drapeau national, partout visibles dans la foule, des milliers de manifestants se sont rassemblés sur la place Al-Nour.
C’est ici que les manifestants se sont mobilisés depuis le 17 octobre pour réclamer le renversement de toute la classe politique accusée d’incompétence et de corruption.

Pour fêter la démission du gouvernement, on offre du café, des jus de fruit et des pâtisseries. “Merci Saad Hariri …”, peut-on lire sur une pancarte brandie par une femme.

Dans un coin, des manifestants se font peindre sur les joues le mot “révolution” ou le dessin d’un cèdre, l’emblème du pays. Ailleurs, dans les rues, des voitures appellent au mégaphone les habitants à se joindre à la fête.
Tripoli que l’on croyait conservatrice a surpris depuis le début de la mobilisation, avec ses raves nocturnes, qui n’avaient rien à envier à celles des boîtes de nuit branchées de Beyrouth.
Mardi soir, les rues de la ville résonnaient des slogans “Révolution, révolution !, “Tous, ça veut dire tous”, “Le peuple veut la chute du régime”.
“Nous allons rester dans la rue, le plus important c’est de faire tomber le pouvoir”, renchérit Obeida, un homme de 29 ans. “Le pouvoir doit aller à des gens qui ne font pas partie du sérail politique”.
Tima Samir, 35 ans et maman de deux enfants, considère elle aussi que la bataille est loin d’être terminée. “Ce qu’on veut, c’est la chute de tout le système politique”, martèle-t-elle.

À 130 km plus au Sud, la ville de Saïda, dont la famille Hariri est originaire, est aussi en fête. Épaule contre épaule, de jeunes garçons se sont lancés dans une danse endiablée, tandis que d’autres battent le tambour. “Désormais, nous pouvons dire que la rue a gagné !”, se félicite Atef al-Abrik. “La rue a forcé le gouvernement à démissionner”.
Au cœur de Beyrouth, centre névralgique de la contestation, les célébrations sont restées plus timides. Juste avant le discours du Premier ministre, devant le siège du gouvernement, des assaillants avaient attaqué le principal site de rassemblement, détruisant et incendiant les tentes érigées par les manifestants. Mais après l’allocution, la place des Martyrs et celle voisine de Riad el-Solh, se sont remplies.
“La prochaine étape, c’est la formation d’un gouvernement de transition avec des indépendants“, assure un manifestant. “La balle est dans le camp des politiques.”

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