Échange de tirs entre l’Inde et le Pakistan à leur frontière

L’Inde et le Pakistan ont à nouveau échangé des tirs dans la nuit de mercredi à jeudi à leur frontière, dans la foulée de leur confrontation militaire la plus violente des deux dernières décennies.
Selon les derniers bilans, ces bombardements ont causé la mort d’au moins 43 personnes dans les deux camps, dont de nombreux civils.
Ce mercredi, les deux puissances nucléaires ont échangé d’intenses tirs d’artillerie après une série de frappes indiennes sur le sol pakistanais visant le groupe accusé par New Delhi de l’attentat commis le 22 avril dans sa partie du Cachemire.
Le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a promis mercredi soir, dans un discours à la nation, de venger chaque goutte de sang de ces martyrs, laissant présager d’autres opérations. Son ministre de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a renchéri que son pays « ne tarderait pas à régler ses comptes.
Après une longue journée de bombardements, les soldats pakistanais et indiens ont à nouveau échangé dans la nuit des tirs d’artillerie et d’armes légères le long de la ligne de contrôle qui coupe le Cachemire entre leurs deux pays.
L’armée indienne a assuré dans un communiqué avoir répondu de façon proportionnée à des tirs pakistanais non provoqués qui l’ont visée dans plusieurs secteurs, sans faire état de victimes. Ces incidents n’ont pas été confirmés à Islamabad.
Les deux voisins, rivaux depuis leur indépendance en 1947, étaient sur le pied de guerre depuis l’attaque qui a fait 26 morts à Pahalgam, une ville touristique du Cachemire indien.
Sans attendre de revendication, l’Inde l’a attribuée à un groupe jihadiste basé au Pakistan, le Lashkar-e-Taiba (LeT), et accusé son voisin de le soutenir, ce qu’Islamabad nie fermement.
Comme le Premier ministre indien Narendra Modi avait promis de le faire, l’armée indienne a riposté en détruisant neuf camps terroristes de ce mouvement. Son ministre de la Défense, Rajnath Singh, a répété que ces frappes n’avaient visé que des camps terroristes soigneusement identifiés pour éviter la population ou des secteurs civils.
Mais les missiles indiens qui ont plu sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais, et les échanges de tirs qui ont suivi, ont fait 31 morts et 57 blessés, selon le dernier bilan communiqué par l’armée pakistanaise.
Un des porte-parole de l’armée a ajouté que les frappes indiennes avaient également endommagé un barrage hydroélectrique au Cachemire.
Le Pakistan a aussi affirmé avoir abattu cinq avions indiens dans l’espace aérien de son voisin. L’Inde n’a pas officiellement commenté ces affirmations, mais une source sécuritaire indienne a indiqué à l’AFP que trois chasseurs de son armée de l’air indienne s’étaient écrasés, pour des raisons qui n’ont pas été immédiatement précisées. Parmi ceux-ci figurerait au moins un Rafale, ce qui constituerait une énorme perte pour les forces armées indiennes.
L’Inde, elle, a recensé 12 morts et 38 blessés dans le seul village indien de Poonch, cible de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l’AFP.