Éthiopie: Les autorités tigréennes bombardent les aéroports de Gondar et de Bahir Dar

Des roquettes ont frappé dans la nuit de vendredi 13 à samedi 14 novembre les aéroports de deux localités éthiopiennes de la région Amhara, voisine du Tigré où l’armée combat les autorités régionales, a annoncé le gouvernement fédéral, attribuant ces tirs aux autorités dissidentes tigréennes.

Les roquettes sont tombées aux alentours des aéroports des villes de Gondar et de Bahir Dar, la capitale régionale de l’Amhara, située à environ 200 km de la frontière avec celle du Tigré. Elles ont causé des “dégâts”, indique la cellule de crise du gouvernement, sans faire état de bilan humain.

Le président de la région du Tigré, Debretsion Gebremichael a dit samedi à l’AFP ne pas être au courant de ces tirs. Il a toutefois rappelé que son parti, le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) qui dirige la région, considérait que “tout aéroport utilisé pour attaquer le Tigré serait une cible légitime”.

“Dans la nuit du 13 novembre, des roquettes ont été tirées sur Bahir Dar et Gondar (environ 100 km au Nord de Bahir Dar, ndlr). Les zones des aéroports ont subi des dégâts”, explique samedi la cellule de crise gouvernementale sur son compte Twitter. “La junte du TPLF utilise les dernières munitions de son arsenal”, poursuit-elle, précisant qu’une enquête est en cours.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une offensive militaire contre le TPLF qui défie son autorité depuis plusieurs mois et qu’il accuse d’avoir attaqué des bases de l’armée fédérale dans la région.

La Commission éthiopienne des droits de l’Homme a d’ailleurs annoncé samedi 14 novembre qu’elle avait envoyé une équipe d’enquêteurs à Mai Kadra dans l’État du Tigré, dans le nord du pays. Cela après qu’Amnesty International a rapporté des meurtres de masse commis lors d’une offensive militaire. La commission a ajouté dans un communiqué qu’elle craignait que le conflit ait un “caractère ethnique.”

Depuis le 10 novembre, les combats entre les forces fédérales et régionales ont déjà poussé plus de 11 000 Éthiopiens à se réfugier dans l’est du Soudan, frontalier du Tigré, a déclaré Alsir Khaled, directeur de l’agence soudanaise pour les réfugiés dans la ville frontalière de Kassala. Ce chiffre pourrait attendre les 200 000, selon l’agence soudanaise Suna, qui cite une source gouvernementale.

par: Arab Observer

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