Haftar attaque l’ambassadeur américain en Libye

Le 3 juillet, Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est de la Libye a annoncé la création d’une « Haute commission chargée de mettre en place les dispositions financières en vue d’une gestion équitable des fonds publics » et des revenus pétroliers. Devant des officiers de son armée réunis au quartier général de Rajma (25 km à l’est de Benghazi), le maréchal a annoncé « un délai jusqu’à fin août pour que cette commission complète sa mission ». Faute de quoi, « les forces armées seront prêtes à répondre aux instructions le moment venu », a-t-il prévenu sans donner plus de précisions.

Haftar a attaqué l’ambassadeur américain en Libye, Richard Norland, et a estimé que les ambassadeurs étrangers étaient ceux qui avaient créé la crise, semé la discorde et approfondi les divergences entre les Libyens, soulignant que la solution à la crise devait être la Libye, loin de toute ingérence étrangère. .

Dans un message fin juin sur Twitter, l’ambassadeur des États-Unis Richard Norland a « exhorté les acteurs politiques libyens à renoncer aux menaces d’un blocage pétrolier, hautement néfaste à l’économie libyenne et aux Libyens ». Le message de Washington a été mal reçu par le camp de l’Est, qui y voit une ingérence dans les affaires internes des Libyens, et qualifié « d’insulte » par le maréchal Haftar.

« Les ambassadeurs de certains pays, surtout le dénommé Norland (…) ont échoué à contribuer à la solution de la crise libyenne et ont, au contraire, approfondi les différends entre Libyens », a-t-il lancé lors de son discours diffusé lundi par la chaîne Libya al-Hadath. « Cessez de fourrer votre nez dans les affaires des Libyens », qui finiront par s’entendre sans vos « ingérences », a-t-il fustigé sous les applaudissements de ses officiers.

Dotée des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et secouée par des divisions entre l’est et l’ouest du pays. Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir depuis plus d’un an : l’un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre dans l’Est, soutenu par le très puissant maréchal Khalifa Haftar.

Les recettes du pétrole, principale source de revenus du pays et très souvent au cœur des querelles entre camps rivaux, sont en revanche gérées par la Compagnie nationale de pétrole et la Banque centrale, basées à Tripoli.

Le 24 juin, Oussama Hamad, chef du gouvernement parallèle installé dans l’Est, avait menacé de bloquer les exportations d’hydrocarbures, exigeant une saisie des revenus pétroliers gérés par ses rivaux dans l’Ouest.

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