Le régime turc continue d’arrêter des journalistes

Des mois après l’arrestation d’un certain nombre de journalistes par le régime turc, un tribunal d’Istanbul a ordonné mercredi le maintien en détention de trois journalistes accusés d’avoir révélé des secrets d’Etat en révélant l’identité d’un agent des services secrets tués en Libye, où la Turquie est intervenue militairement pour soutenir le Gouvernement d’union nationale, à l’ouverture de leur procès dénoncé par les ONG comme une atteinte à la liberté de la presse.

Baris Terkoglu, rédacteur en chef du site OdaTV, ainsi que Ferhat Celik et Aydin Keser, journalistes à Yeni Yasam, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué Reporters sans frontières (RSF) sur Twitter. Trois de leurs confrères, dont le directeur de la rédaction d’OdaTV Baris Pehlivan, ont cependant été maintenus en détention pendant la durée du procès qui a été renvoyé au 9 septembre.

Les journalistes sont accusés d’avoir «publié des informations relatives à la sûreté de l’Etat devant rester secrètes» et d’avoir «révélé des informations sur les activités de renseignement». Les six accusés, qui ont été incarcérés début mars, risquent entre neuf et 20 ans de prison, lors de l’audience mercredi, les accusés ont clamé leur innocence.

Face à leurs juges pour la première fois, devant leurs amis et leurs proches venus les soutenir, alors qu’ils viennent de passer plus de trois mois à l’isolement dans une cellule de prison, les six journalistes ont longuement exposé leur défense.

Elle tient, pour l’essentiel, en quelques mots : ces journalistes expérimentés n’ont pas pu révéler l’identité d’un agent des services secrets turcs mort en Libye en février pour la simple raison que le nom de cet agent présumé – et celui d’un collègue tué à ses côtés – était apparu des centaines de fois sur les réseaux sociaux avant qu’ils n’écrivent leurs articles.

La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias. Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l’index de la liberté de la presse publié par RSF.

par: Arab Observer

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page