La Banque d’Angleterre s’attend à ce que l’inflation atteigne 13%

La Banque d’Angleterre s’attend à ce que l’inflation atteigne 13% en octobre prochain et redoute une récession de l’économie de fin 2022 à fin 2023.

L’inflation britannique devrait selon le rapport de politique monétaire poursuivre son escalade, à plus de 13% en octobre, et atteindre un record depuis fin 1980, après avoir déjà atteint en juin 9,4% sur un an, alimentant une crise du coût de la vie qui menace particulièrement les ménages britanniques les moins riches.

La Banque d’Angleterre souffle le froid. Alors que l’inflation atteint des records de 40 ans, elle devrait plonger le Royaume-Uni en récession pour plus d’un an, selon la banque centrale britannique, qui vient de procéder à la plus forte hausse du taux directeur depuis 27 ans.

La flambée des prix du gaz depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine fait prévoir à la BoE une révision douloureuse du plafond des prix de l’électricité facturée aux consommateurs de 75% en octobre. “Cela ferait monter la dépense énergétique annuelle par foyer d’un peu moins de 2.000 livres à environ 3.500 livres, soit trois fois plus qu’un an plus tôt”, précise la BoE. Le régulateur britannique de l’énergie, l’Ofgem, a en outre annoncé jeudi que le plafond serait désormais révisé tous les trimestres, contre seulement deux fois par an jusqu’ici, pour améliorer la stabilité du marché, ce qui, dans le contexte actuel, laisse entrevoir une nouvelle hausse douloureuse des prix dès le mois de janvier.

Les dégâts seront lourds pour l’économie : “nous prévoyons une contraction de la production chaque trimestre” entre les trois derniers mois de 2022 et les trois derniers de 2023, prévient la Banque. Et “la croissance après cette période reste très faible”, selon l’institut d’émission, qui projette dans le détail une croissance de 3,5% en 2022, une première contraction du PIB de 1,5% en 2023 et une deuxième de 0,25% en 2024. La BoE affirme faire le choix d’ajouter un poids supplémentaire sur l’économie car l’inflation commence à se propager.

“Il y a des preuves que les pressions inflationnistes deviennent plus persistantes et touchent désormais des secteurs focalisés sur l’activité locale” et donc moins sensibles aux cours des matières premières, commente la BoE. “Un rythme plus rapide de resserrement de la politique monétaire” aujourd’hui “devrait aider à ramener l’inflation à son objectif de 2% sur le moyen terme, et réduire le risque d’un cycle de durcissement (de la politique monétaire) plus long et plus coûteux dans le futur”, explique le comité monétaire. La BoE suit l’exemple de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, qui ont choisi de monter leurs taux de respectivement 0,75 et 0,50 point de pourcentage en juillet.

Les Conservateurs britanniques sont en effet en train de désigner leur prochain Premier ministre, et la manière dont le gouvernement luttera contre l’inflation est un sujet récurrent des débats. La candidate en tête des sondages, Liz Truss, a affirmé qu’elle voulait en tout cas changer le statut de la BoE pour qu’elle vise plus directement l’inflation. Si la BoE a été l’une des premières grandes banques centrales à remonter ses taux fin 2021, certains économistes estiment que des hausses dès le milieu de l’année dernière auraient permis de juguler l’inflation avant qu’elle ne décolle.

par: Arab Observer

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