La Commission européenne menace la Hongrie de couper 7,5 milliards de fonds

La Commission européenne a proposé dimanche aux États membres de geler 7,5 milliards d’euros de fonds européens destinés à la Hongrie, en laissant toute de même encore une chance à Budapest de changer ses pratiques. L’Union européenne accuse depuis longtemps le gouvernement de l’ultranationaliste du parti Fidesz, Viktor Orban, de porter atteinte à l’État de droit en Hongrie.

“La Hongrie s’est engagée à informer la Commission de la mise en oeuvre des mesures pour remédier à la situation d’ici au 19 novembre. Nous réévaluerons la situation et agirons en conséquence”, a déclaré le commissaire européen au Budget Johannes Hahn lors d’une conférence de presse.

La décision finale appartient au Conseil, institution représentant les Etats membres, qui ont un mois pour se prononcer. Le délai peut être étendu de deux mois supplémentaires.

Afin de tenter de répondre aux préoccupations de Bruxelles, Budapest a annoncé une série de mesures, notamment la mise en place d’une “autorité indépendante” chargée de lutter contre la corruption et de renforcer la transparence des procédures de passation de marchés publics.

La Commission européenne a déclenché en avril à l’encontre de la Hongrie une procédure jamais utilisée jusque-là, qui peut conduire à suspendre des financements européens dont l’utilisation est menacée par des problèmes de corruption ou d’absence de contrôle judiciaire dans un pays.

Budapest se démène aussi pour convaincre Bruxelles de débloquer son plan de relance post-Covid (5,8 milliards d’euros de subventions).

La Hongrie est le seul pays de l’UE dont le plan n’a toujours pas reçu le feu vert de la Commission européenne, pour les mêmes raisons liées au respect de l’Etat de droit.

Bref, les griefs formulés par l’Union européenne à l’égard de la Hongrie ne sont pas neufs et ils ne se sont jamais réglés. La manière la plus forte de sanctionner un État membre qui enfreint les droits fondamentaux et les valeurs de l’UE est le recours à un mécanisme prévu par l’article 7 du traité sur l’Union européenne. Le Parlement européen l’a enclenché en 2018, ce qui n’a pas empêché la Hongrie de continuer à enfreindre les valeurs de l’Union et sans véritable sanction à la clé.

par: Arab Observer

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