Saïed annonce le décret sur la réconciliation pénale en échange de la récupération des fonds pillés

Le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé, lors d’un Conseil des ministres, tenu ce dimanche 20 mars, la préparation d’un projet de décret relatif à la réconciliation pénale, “pour que le peuple récupère son argent pillé”.

Dans un discours publié sur la page “Facebook” officielle de la présidence tunisienne, Saïed a déclaré: “Nous avons choisi ce jour pour nous pencher sur un projet ambitieux, et j’ai souhaité que ce soit justement le jour de la fête de l’indépendance, pour présenter une série de décrets, dont notamment, le projet de décret-loi sur la réconciliation pénale”.

Et d’expliquer : “Afin que le peuple puisse récupérer l’argent qui lui a été volé, au lieu de se contenter des affaires judiciaires en instance devant les tribunaux, et qui n’ont pas permis à notre peuple de récupérer grand-chose.”

“La réconciliation pénale est une procédure consacrée par le droit, ainsi au lieu de mettre l’accusé en prison, celui-ci restitue l’argent qu’il a illégalement détourné”, a-t-il ajouté,

Et le président tunisien de préciser : “Ces fonds, que nous récupérerons nous les reverserons aux pauvres et aux régions défavorisées et ce, par ordre de priorité allant des plus démunis aux moins défavorisés.”

Le 28 juillet, Saïed avait déclaré que “la valeur de l’argent spolié est estimée à 13,5 milliards de dinars (environ 5 milliards de dollars), et qu’il doit être restitué en échange d’une réconciliation pénale” avec les hommes d’affaires coupables de ces méfaits.

Il expliquait, à l’époque, que “selon un rapport publié par la Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation, le nombre des auteurs de ces malversations était de 460 personnes”, sans toutefois les nommer.

Ces déclarations interviennent alors que la Tunisie traverse une crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Saïed a décidé d’imposer des mesures d’exception, dont le gel des pouvoirs du Parlement, la promulgation de lois par décret présidentiel, ainsi que le limogeage du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et la nomination de son successeur en la personne de l’universitaire Najla Bouden.

 

Arab Observer

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