La Russie met en garde l’Europe contre la saisie de ses biens gelés

La Russie a adressé ce matin un avertissement sévère à l’Europe. Si les 281 milliards d’euros de biens russes gelés par les sanctions occidentales sont saisis et utilisés pour soutenir l’Ukraine, une réaction sévère s’ensuivra. Une nouvelle législation à cet effet serait déjà en cours d’élaboration.

Une grande partie des avoirs russes sont bloqués auprès d’Euroclear, dont le siège social se trouve à Bruxelles. Ils s’élèvent à 190 milliards d’euros. Ce montant rapporte à l’institution financière un intérêt de 3 % parce qu’il est bloqué à la Banque centrale européenne. L’année dernière, cela a représenté 4,4 milliards d’euros. Sur ces intérêts, l’institution paie à son tour un impôt sur les sociétés de 25 % à la Belgique, pour un montant de 1,1 milliard d’euros.

C’est Valentina Matvienko qui a lancé l’avertissement. Elle est présidente du Conseil de la Fédération de Russie (l’équivalent du Sénat) et, à ce titre, la deuxième à succéder au président Vladimir Poutine s’il lui arrivait quelque chose. Seul le Président du gouvernement Mikhaïl Michoustine la précède.

La Belgique s’est engagée à faire don de ces recettes fiscales à l’Ukraine. Les États-Unis vont encore plus loin et veulent utiliser la totalité du montant gelé pour soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Samedi, la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé un autre projet de loi autorisant la confiscation des biens de l’État russe aux États-Unis.

Il n’est donc pas surprenant que Mme Matvienko s’en prenne principalement à l’Occident. Nous avons préparé notre réponse, a-t-elle déclaré, selon l’agence de presse publique russe RIA Novosti. Il existe un projet de loi que nous pouvons examiner immédiatement en guise de mesure de rétorsion. Les Européens seront plus perdants que nous. Elle n’a toutefois pas donné plus de détails sur le contenu du projet de loi.

Le Kremlin a déclaré précédemment que la confiscation des biens russes allait à l’encontre de tous les principes de l’économie de marché et qu’elle saperait la confiance dans l’euro et le dollar, découragerait les investissements internationaux et porterait atteinte à la confiance dans les banques centrales occidentales. La Russie a ajouté qu’elle contesterait toute saisie devant les tribunaux.

Mme Matvienko a abondé dans ce sens, déclarant qu’une saisie serait destructrice pour l’économie mondiale. Et bien sûr, c’est absolument illégal et illicite, ajoute-t-elle. En Europe, tout le monde s’en rend compte. Les Européens savent qu’il y aurait une réponse très ferme et adéquate de notre part.

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