L’action du Credit Suisse subit le pire chute de son histoire

L’action du Credit Suisse a enregistré la pire chute de son histoire mercredi malgré une tentative timide du patron du géant bancaire de rassurer les investisseurs, rendus très nerveux face à tout signe de faiblesse dans le secteur.

Lors d’une conférence pour le secteur bancaire en Arabie saoudite, son président Axel Lehmann a assuré que la banque n’avait pas besoin d’aide gouvernementale.

Ça n’est “pas un sujet”, a-t-il déclaré, soulignant que Credit Suisse s’appuyait sur de “solides ratios financiers”, sans toutefois parvenir à rassurer les marchés.

Perçue comme le maillon faible en Suisse, l’établissement a vu le cours de son action perdre jusqu’à 30% pour toucher un nouveau plancher historique à 1,55 franc suisse malgré l’intervention de son président, Axel Lehmann, pour rassurer.

A la clôture, elle affichait -24,24% et une capitalisation boursière d’un peu moins de 6,7 milliards de francs.

Une paille pour l’une des 30 banques dans le monde considérées comme trop grosses pour faire faillite.

Les autorités financières et le gouvernement suisses sont restés muets tout au long de la journée.

Mais selon le Financial Times, qui cite trois sources anonymes, Credit Suisse a demandé, en vain pour le moment, “un geste de soutien” à la Banque centrale suisse et l’autorité des marchés, la Finma.

L’inquiétude dépasse les frontières du pays alpin et le Trésor américain a dit “surveiller la situation et être en contact avec ses homologues internationaux”.

En France, la Première ministre Elisabeth Borne a publiquement demandé aux autorités suisses de régler les problèmes de la banque et indiqué que son ministre des Finances parlerait encore aujourd’hui à son homologue suisse.

Cette chute vertigineuse du titre a commencé après des déclarations du président de la Banque nationale saoudienne, première actionnaire de Credit Suisse.

Les Saoudiens ont volé au secours de la banque en entrant à son capital en novembre. Mais la Saudi National Bank ne compte “absolument pas” injecter davantage d’argent pour “plusieurs raisons”, a expliqué Ammar al-Khudairy, son président.

La plus simple tient à des questions “règlementaires”, a-t-il précisé. La banque nationale saoudienne détient une participation de 9,8%. Mais au regard du droit suisse, la Finma devrait se prononcer si elle franchissait le seuil des 10%.

Dans un entretien avec l’agence Reuters, M. al-Khudairy s’est pourtant dit “très content” du programme de restructuration de Credit Suisse, évoquant une banque “très solide”.

Credit Suisse est depuis deux ans dans la tourmente depuis la faillite de la société financière britannique Greensill qui avait marqué le début d’une série de scandales ayant fragilisé la banque. Depuis mars 2021, l’action a perdu plus de 83% de sa valeur.

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