Large condamnation de l’autorisation de la Suède de brûler le Coran

Une nouvelle profanation d’un exemplaire du Coran à Stockholm, lors d’un mini-rassemblement autorisé par les autorités suédoises, a suscité une série de réactions dans le monde islamique. L’Irak a ordonné l’expulsion de l’ambassadrice suédoise à Bagdad, et l’Arabie saoudite va convoquer le chargé d’Affaires suédois, alors que la Turquie a appelé Stockholm à prendre «des mesures dissuasives pour prévenir ces crimes de haine contre l’islam».

La police suédoise avait autorisé le rassemblement au nom de la liberté de réunion, tout en soulignant que cela n’équivalait pas à approuver ce qui s’y produirait. Fin juin, le même personnage avait déjà brûlé quelques pages d’un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm au premier jour de l’Aïd Al-Adha. L’acte avait alors provoqué une volée de condamnations internationales.

Dans la journée du jeudi 20 juillet, devant l’Ambassade d’Irak, en présence d’une assistance tenue à distance par des barrières, Salwan Momika, un réfugié Irakien de 37 ans a piétiné à plusieurs reprises et mis en pièces un exemplaire du livre saint, sans y mettre le feu comme il l’avait annoncé.

Alors même que se déroulait le mini-rassemblement dans la capitale suédoise, le gouvernement irakien a ordonné l’expulsion de l’ambassadrice du pays scandinave à Bagdad, et rappelé son propre représentant. Les autorités irakiennes ont aussi annoncé suspendre la licence du géant suédois de l’équipement télécoms Ericsson dans le pays.

Jeudi soir, quelque 200 manifestants ont dénoncé à Bagdad la profanation du Coran, brandissant notamment le livre sacré de l’islam ainsi que des drapeaux irakiens. «C’est une agression contre deux milliards de musulmans», s’est emporté Amjad al-Maliki, un fonctionnaire de 46 ans.

Après l’annonce mercredi de la police suédoise qu’elle autoriserait le mini-rassemblement incriminé, des partisans du leader religieux chiite Moqtada Sadr ont pris d’assaut à l’aube l’ambassade de Suède à Bagdad et l’ont incendiée avant d’être dispersés par la police avec des canons à eau.

La Turquie a également condamné un acte «ignoble», exhortant la Suède à «prendre des mesures dissuasives» pour éviter toute nouvelle profanation similaire. «Nous attendons de la Suède qu’elle prenne des mesures dissuasives pour prévenir ces crimes de haine contre l’islam et ses milliards de fidèles», a fustigé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Au sommet de l’Otan à Vilnius, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà mis en garde Stockholm contre de nouvelles atteintes au Coran: «Nous attendons de la Suède qu’elle ne tolère plus les attaques contre le Coran qui offensent plus de deux milliards de musulmans dans le monde», a-t-il dit.

L’Arabie saoudite va de son côté convoquer le chargé d’Affaires suédois, afin de dénoncer l’autorisation accordée par les autorités suédoises pour des actes de profanation du Coran, a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères. «Une note de protestation réclamant notamment aux autorités suédoises de prendre toutes les mesures immédiates et nécessaires pour mettre fin à ces actes honteux», sera remise au chargé d’Affaires suédois, a ajouté le ministère dans un communiqué jeudi soir.

Fin juin, le ministère des Affaires étrangères saoudien avait déjà convoqué l’ambassadeur de Suède pour protester contre l’autorisation d’un autodafé du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm, le jour de Aïd Al-Adha, appelant les autorité suédoises «de cesser toutes les actions qui vont directement à l’encontre des efforts internationaux visant à diffuser les valeurs de tolérance, de modération et de rejet de l’extrémisme, et qui sapent le respect mutuel nécessaire aux relations entre les peuples et les Etats».

Dénonçant de son côté la profanation du Coran, l’Organisation de coopération islamique (OCI) a elle parlé d’un «nouvel acte provocateur». Son secrétaire général, Hissein Brahim Taha, a exhorté Stockholm à «cesser de délivrer des autorisations (de rassemblements, NDLR) à des groupes et individus extrémistes», selon un communiqué. Le chef du Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, a réclamé de son côté l’expulsion de l’ambassadrice suédoise au Liban et a appelé à manifester.

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