Le Conseil de sécurité de l’ONU tient une réunion d’urgence pour discuter de l’escalade en Syrie

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) va se réunir vendredi 28 février à l’appel de nombreux pays occidentaux, inquiets des conséquences diplomatiques de la brutale escalade dans le conflit syrien avec la mort, jeudi, de 33 soldats turcs au cours d’attaques aériennes menées par le régime de Damas dans la région d’Idlib.
Dans un échange par téléphone vendredi, les présidents américain et turc, Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan, ont appelé la Syrie et la Russie à « stopper » leur offensive militaire dans la région d’Idlib.
De son côté, l’Union européenne s’est dite inquiète d’un « risque de confrontation militaire internationale majeure » en Syrie et « envisagera toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts en matière de sécurité », a annoncé vendredi le chef de sa diplomatie, Josep Borrell.

L’OTAN a condamné « les frappes aveugles du régime syrien et de son allié russe ». Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, s’est entretenu avec le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu. Il a appelé Damas et Moscou à « cesser leur offensive », et « exhorté toutes les parties à une désescalade de cette situation dangereuse et à éviter que ne s’aggrave davantage la situation humanitaire épouvantable dans la région ».
Une réunion d’urgence des ambassadeurs des 29 pays membres de l’OTAN doit se tenir à la demande de la Turquie, membre de l’alliance, en vertu de l’article 4 du traité. Cet article peut être invoqué par un allié qui « estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée », selon un communiqué de l’OTAN.
A la mi-journée, le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, ont discuté par téléphone. Ce coup de fil a eu lieu à l’initiative d’Ankara, a précisé le chef de la diplomatie russe, qui a présenté ses condoléances à la Turquie, assurant vouloir éviter que de « telles tragédies » ne se reproduisent et que Moscou faisait « tout pour assurer la sécurité des soldats turcs » déployés en Syrie.

Ankara exhorte la communauté internationale à prendre des mesures pour empêcher les avions du régime syrien et de son allié russe de mener des frappes dans le nord-ouest de la Syrie. « La communauté internationale doit prendre des mesures pour protéger les civils et mettre en place une zone d’exclusion aérienne », a déclaré vendredi le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.
Par ailleurs, la présidence turque a annoncé que l’armée avait bombardé dans la nuit de jeudi à vendredi des positions du régime de Bachar Al-Assad, en représailles à la mort des soldats. « Toutes les positions connues du régime [syrien] ont été prises sous le feu de nos unités terrestres et aériennes », a affirmé Fahrettin Altun. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 16 combattants du régime syrien ont été tués dans cette riposte.
Assurant que la Turquie n’avait pas communiqué la présence de ses troupes dans la zone concernée et qu’elles « n’auraient pas dû s’y trouver », le ministère de la défense russe a en outre affirmé que les forces aériennes n’avaient « pas été utilisées dans cette zone ». Une affirmation que conteste Ankara : « J’aimerais souligner qu’aucun élément armé ne se trouvait au côté de nos unités au moment de cette attaque », a déclaré le ministre de la défense turc, Hulusi Akar. « L’attaque a eu lieu alors même que les coordonnées de nos unités avaient été communiquées aux responsables russes présents sur le terrain », a poursuivi M. Akar.

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