Le Honduras rompt ses relations diplomatiques avec Taïwan

Le Honduras a annoncé samedi la rupture de ses relations diplomatiques avec Taïwan, onze jours après avoir indiqué qu’il allait établir des liens officiels avec Pékin.

Le ministre des Affaires étrangères, Enrique Reina, « sur instruction de la présidente de la République [Xiomara Castro], a communiqué à Taïwan la décision de rompre les relations diplomatiques » entre les deux territoires, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Avec ce revirement, il ne reste que 13 nations à reconnaître officiellement Taïwan.

À Pékin, les ministres chinois et hondurien des Affaires étrangères ont trinqué, dimanche 26 mars, à une nouvelle page de leur histoire commune. Les deux pays ont établi des relations diplomatiques, le Honduras ayant par ailleurs rompu quelques heures auparavant ses liens avec Taïwan.

“La Chine et le Honduras viennent d’établir des relations diplomatiques”, a tweeté Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Son court message est accompagné d’une photo du ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, serrant la main à son homologue hondurien, Enrique Reina, actuellement à Pékin.

Au nom du principe d'”Une seule Chine”, Pékin ne permet pas aux pays étrangers de maintenir des relations diplomatiques avec Taipei. L’île a toutefois noué des partenariats à l’international par d’autres canaux.

Dans un communiqué de son ministère publié samedi soir, Enrique Reina avait indiqué que “sur instruction” de la présidente du Honduras, Xiomara Castro, il avait “communiqué à Taïwan la décision de rompre les relations diplomatiques”.

“Le gouvernement de la République du Honduras reconnaît l’existence d’une seule Chine dans le monde, et que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime à représenter toute la Chine”, selon la même source. “Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois”, a poursuivi le ministère, ajoutant qu’il s’engageait à partir de samedi à ne plus avoir de relation ou de contact à caractère officiel avec Taïwan.

En réponse, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, a accusé dimanche le Honduras de “se faire des illusions” au sujet des promesses chinoises d’aide économique. “La Chine n’a pas cessé de tenter d’attirer le Honduras avec des incitations financières”, a-t-il déploré lors d’une conférence de presse à Taipei.

“La rupture des relations diplomatiques entre notre pays et le Honduras s’inscrit dans une série de coercitions et d’intimidations de la part de la Chine”, a déclaré le bureau de la présidente Tsai Ing-wen dans un communiqué. “La Chine réduit la place de (Taïwan) sur la scène internationale depuis longtemps, mettant en danger la paix et la stabilité régionales de manière unilatérale.”

La Chine estime que l’île de Taïwan, peuplée de 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise.

par: Arab Observer

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