Le Niger interdit l’exportation d’uranium vers la France

Le nouveau régime militaire du Niger a interdit, avec effet immédiat, l’exportation d’uranium vers la France.

Le Conseil militaire du Niger a déclaré l’arrêt immédiat de l’exportation d’uranium et d’or vers la France. Le pays est le quatrième producteur mondial d’uranium et joue un rôle crucial dans la fourniture d’uranium pour la production d’électricité en France.

En 2021, il a fourni près de 25% de toutes les importations d’uranium de l’Union européenne, contribuant ainsi à alimenter en électricité des millions de foyers français. La société française Orano est impliquée dans l’exploitation de l’uranium au Niger depuis 1970, et environ 35% de l’uranium utilisé dans les réacteurs français provient du Niger.

Des milliers de personnes ont manifesté ce dimanche devant l’ambassade de France, à Niamey, certains d’entre eux insistant pour y entrer, lors d’un rassemblement de soutien aux militaires putschistes ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum.

D’autres manifestants ont arraché la plaque affichant « Ambassade de France au Niger », avant de la piétiner sur le goudron et de la remplacer par des drapeaux russes et nigériens. « Vive Poutine », « vive la Russie », « à bas la France », ont également crié des manifestants. Ils ont été dispersés par des grenades lacrymogènes. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné « toute violence contre les emprises diplomatiques dont la sécurité relève de la responsabilité de l’État hôte ».

Samedi, Paris avait annoncé qu’elle suspendait son aide au développement et son appui budgétaire au pays. Plus de 1 500 militaires français sont positionnés au Niger, dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de la région.

Plus de 50 % du minerai d’uranium extrait du Niger est utilisé pour alimenter les centrales nucléaires françaises. 24 % des importations d’uranium de l’UE proviennent du Niger.

Les heurts de dimanche, les slogans anti-français et le déploiement de drapeaux russes dans les rues de Niamey, rappellent des prises à partie similaires au Mali et au Burkina Faso voisins, où des juntes ont pris le pouvoir et poussé dehors militaires et diplomates français, en surfant sur un sentiment anti-français diffus au Sahel.

C’est d’ailleurs le mouvement civil M 62, qui avait déjà protesté contre l’opération Barkhane de l’armée française au Sahel et au Sahara, qui a lancé l’appel à manifester ce dimanche devant l’ambassade de Niamey.

 

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