Le régime d’Erdogan resserre son emprise sur les médias

À l’approche des élections générales en Turquie en 2023 et de la baisse de popularité du président turc Recep Tayyip Erdogan et de sa coalition au pouvoir en raison de l’échec économique et du coût élevé de la vie, le Parlement turc, qui est dominé par le parti au pouvoir Justice et Développement Parti, discute depuis des jours d’une législation visant à restreindre le travail des médias locaux et internationaux de toutes sortes. .

Déposé au parlement par les députés du parti au pouvoir (AKP) fin mai, le projet de loi turc a été adopté en septembre par deux commissions parlementaires.

Mardi, alors que l’examen du texte devant le parlement turc à Ankara débutait, plusieurs associations et syndicats de journalistes avaient protesté, voyant dans le projet de loi une tentative de censure de la part des autorités.

Le projet de loi présenté le 27 mai par la coalition gouvernementale AKP-MHP (islamo-nationaliste) prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour la « diffusion intentionnelle de désinformation et de fausses nouvelles ».

Le projet de loi de 40 articles définit vaguement les notion de « désinformation » et d’ « intentionnalité ». Il peut ainsi être utilisé à discrétion par le gouvernement pour poursuivre toute personne publiant des informations jugées indésirables.

À moins d’un an des élections présidentielle et législatives prévues en juin 2023, le chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan tente d’exercer plus de contrôle sur la presse et les réseaux sociaux, estiment des observateurs.

Des ONG dénoncent régulièrement l’érosion de la liberté de la presse en Turquie, qui pointe à la 149ème place sur 180 du classement 2022 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF).

Le projet de loi, avec sa définition vaguement formulée de la désinformation et de l’intention, supervisée par le système judiciaire turc hautement politisé, exposera des millions d’internautes à des sanctions pénales et pourrait conduire à une censure générale et à l’autocensure à l’approche de la élections de 2023.

Un consortium d’organisations de défense de la liberté des médias et des droits de l’homme se rendra en Turquie du 12 au 14 octobre pour discuter des conséquences du projet de loi sur la désinformation avec les politiciens et les acteurs des médias, ainsi que des défis auxquels sont confrontés les journalistes indépendants dans la couverture des affaires publiques.

par: Arab Observer

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