Les affrontements se poursuivent dans la zone verte de Bagdad

Les violences ont éclaté lundi à Bagdad après la décision de l’imam chiite Moqtada al-Sadr de quitter la vie politique irakienne, bloquée depuis les élections législatives d’octobre dernier. De jeunes sadristes ont pris d’assaut le siège du gouvernement situé dans la « zone verte », quartier sécurisé abritant les bâtiments gouvernementaux et les ambassades, et sont descendus dans les rues où ils ont affronté des membres de factions pro-iraniennes.

Plusieurs roquettes ont été tirées sur la « zone verte » de Bagdad, mardi 30 août, alors que les combats entre les partisans du leader chiite Moqtada Al-Sadr et l’armée épaulée par des hommes du Hachd Al-Chaabi (« unités de la Mobilisation populaire »), ex-paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces régulières, ont repris de plus belle.

Cette escalade a fait au moins vingt-trois morts ces dernières vingt-quatre heures, selon un nouveau bilan fourni par une source médicale, et 380 personnes blessées.

La capitale a été secouée durant la nuit par des tirs nourris et l’explosion de roquettes, et, mardi, les tirs d’armes automatiques et de lance-roquettes résonnaient dans tout Bagdad en provenance de la « zone verte ». Le couvre-feu en vigueur depuis lundi soir dans tout l’Irak a été maintenu mardi. Ecoles, administrations et commerces sont fermés. Quelques rares voitures s’aventurent dans les rues de Bagdad, la capitale irakienne où l’armée et la police s’assurent que le couvre-feu est respecté.

A Washington, la Maison Blanche a jugé la situation « inquiétante » et appelé au calme et au dialogue. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé à toutes les parties de « prendre des mesures immédiates pour désamorcer la situation ». Le ministère des affaires étrangères français a également appelé, tard lundi soir, les parties « à la plus grande retenue ». La France « les appelle à la responsabilité et à cesser immédiatement les affrontements meurtriers », a indiqué le ministère dans un communiqué.

Le chaos a gagné d’autres régions irakiennes : dans la province de Dhi Qar, des sadristes ont envahi le siège du gouvernorat et pénétré dans d’autres bâtiments officiels à Nassiriya. Le siège de la province de Babylone, dans la ville de Hilla, a également été occupé par des partisans de Moqtada Al-Sadr.

La crise politique en Irak dure depuis les législatives d’octobre 2021. Les forces politiques chiites, notamment celle de Moqtada Al-Sadr, n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un nouveau premier ministre et un nouveau gouvernement.

par: Arab Observer

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