Les Etats-Unis “pas impliqués” dans l’explosion apparente d’une fusée en Iran

Donald Trump a assuré vendredi sur Twitter que les Etats-Unis n’étaient “pas impliqués” dans l’explosion apparente d’une fusée en Iran, accompagnant son message d’un cliché pris par les services de renseignement américains.

Dans un tweet, M. Trump a affirmé que cet “accident catastrophique” s’était produit lors des “derniers préparatifs” avant le tir du “lanceur de satellite Safir sur le site de lancement N.1 de Semnan”, dans le nord de l’Iran.

Les autorités iraniennes ont démenti tout incident sur leur site de lancement.

“J’adresse mes meilleures pensées à l’Iran et lui souhaite bonne chance pour trouver ce qui s’est passé”, a-t-il écrit.

Le message était accompagné d’un cliché en noir et blanc pris à basse altitude, dont l’origine est cachée par un bandeau noir, montrant le pas de tir et ses environs immédiats après l’explosion avec des annotations décrivant les dégâts provoqués par l’incident.

Un responsable du ministère de la Défense a indiqué à la chaîne CNBC que le cliché diffusé par le président, qui serait pris avec un téléphone portable, avait été présenté lors d’une réunion des services de renseignement. M. Trump avait justement vendredi un briefing à son agenda et il a tweeté son message depuis son iPhone.

“Nous avions une photo et je l’ai diffusée, comme j’en ai tout à fait le droit”, a confirmé plus tard le président à des journalistes en quittant la Maison Blanche.

La diffusion de ce cliché, qui pourrait être classé secret-défense, a toutefois provoqué l’émoi dans la communauté du renseignement.

Le magnat de l’immobilier pourrait en effet avoir révélé un niveau de résolution encore inconnu des satellites espions américains ou que les services secrets ont pris depuis les airs.

– Quel objectif politique ?  –

La diffusion “semble en décalage avec la politique américaine sur la publication de telles données”, a commenté Allison Puccioni, ancienne militaire et spécialiste de l’imagerie satellite, affiliée à l’université Stanford.

“Pas sûre de l’objectif politique de cette diffusion”, a-t-elle ajouté, alors que l’Iran et les Etats-Unis connaissent de fortes tensions depuis le retrait unilatéral de Washington en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien signé trois ans plus tôt.

Le ministre iranien des Télécommunications, Mohammad Javad Azari Jahromi, a démenti vendredi tout incident sur le satellite, sans se prononcer sur le lanceur.

“Apparemment, il y avait des informations sur l’échec de la troisième tentative de mise en orbite du satellite. En fait, Nahid 1 va bien, il est en ce moment dans le laboratoire”, a-t-il expliqué, invitant les journalistes à visiter ce laboratoire et terminant son message par le mot-dièse “transparence”.

Les deux précédentes tentatives de lancement, en janvier et février, avaient déjà échoué.

Sur une autre image obtenue par l’AFP de la société Maxar Technologies, en couleur mais moins précise car prise à plus haute altitude prise jeudi à 11H12 locale, on peut voir une colonne de fumée qui s’échappe du pas de tir.

L’Iran, qui assure que son programme de fusées est destiné à un usage civil dans l’espace, a lancé depuis 2009 plusieurs satellites de fabrication nationale, s’attirant à chaque fois la condamnation des Occidentaux.

En janvier, la France avait “fermement condamné” le tir raté de Safir, en soulignant que cette technologie est proche de celle utilisée pour l’emport d’armes nucléaires sur des missiles balistiques de longue portée.

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