Les Etats-Unis sanctionnent la rapporteuse spéciale de l’ONU Francesca Albanese

Une rapporteuse spéciale de l’ONU a été sanctionnée par les États-Unis pour son travail d’enquêteuse indépendante chargée d’examiner les violations des droits de la personne dans les territoires palestiniens. Washington a dénoncé ce qu’elle a qualifié de campagne de guerre politique et économique contre les États-Unis et Israël.
Francesca Albanese est une membre éminente d’un groupe d’experts choisis par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, composé de 47 membres, à Genève. Leurs rapports sont destinés à l’organe afin de surveiller la situation des droits de la personne dans différents pays et le respect de droits spécifiques à l’échelle mondiale.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré mercredi, dans un communiqué annonçant les sanctions contre Mme Albanese, qu’elle a proféré un antisémitisme éhonté, exprimé son soutien au terrorisme et affiché un mépris ouvert envers les États-Unis, Israël et l’Occident.
Marco Rubio a mis en cause sur X les efforts illégitimes et honteux (de Francesca Albanese) visant à inciter la Cour pénale internationale à prendre des mesures contre des responsables, des entreprises et des dirigeants américains et israéliens.
Dans un communiqué, le secrétaire d’État a par la suite dénoncé les critiques virulentes formulées par l’experte de l’ONU à l’égard des États-Unis. Selon lui, elle aurait recommandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre notamment du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
Toujours selon la même source, la rapporteure aurait pris part à des activités partiales et malveillantes, Marco Rubio l’accusant d’antisémitisme décomplexé » et de « soutien au terrorisme.
Elle aurait aussi écrit des lettres menaçantes à plusieurs entreprises américaines, formulant ce que Marco Rubio qualifie d’accusations infondées et recommandant des poursuites contre ces entreprises et leurs dirigeants.
Francesca Albanese avait présenté le 3 juillet au Conseil des droits de l’homme des Nations unies un rapport dans lequel étaient étudiés les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens.
En février, elle avait également dénoncé un projet d’occupation de la bande de Gaza et de déplacement de sa population, annoncé par Donald Trump, comme illégal et complétement absurde.
Le président américain avait assuré vouloir prendre le contrôle de la bande de Gaza dévastée par la guerre et répété que ses habitants pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes.
C’est illégal, immoral et irresponsable. C’est complètement irresponsable parce que cela va aggraver la crise régionale, avait déploré l’experte onusienne, qui a réitéré ses accusations de génocide israélien à Gaza.
L’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon a salué sur X la décision du secrétaire d’État américain, dénonçant la campagne incessante et partisane contre Israël et les États-Unis menée par Francesca Albanese.