les Européens appelent Erdogan à respecter les engagements de l’accord UE-Turquie

Au lendemain de la rencontre entre Erdogan et les Européens, qui n’a pas permis de régler la situation à la frontière gréco-turque, les parlementaires européens, réunis en session plénière à Bruxelles, ont rejeté, mardi 10 mars, le « chantage » du président turc.
Durant le débat, les critiques ont été vives. D’abord à l’encontre des dirigeants européens qui veulent renégocier l’accord UE-Turquie sur la prise en charge des migrants.
Une certaine tension était visible après la discussion, Recep Tayyip Erdogan ayant notamment choisi de se rendre directement à l’aéroport plutôt que de tenir une conférence de presse avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et celui du Conseil européen, Charles Michel.

Il est certain que nous avons nos désaccords, mais nous nous sommes parlé franchement […]. C’était une bonne conversation, a affirmé Mme von der Leyen.
Charles Michel a, quant à lui, appelé la Turquie à respecter les engagements issus de l’accord UE-Turquie de mars 2016, qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne.
« Quel cynisme de proposer plus d’argent encore à monsieur Erdogan qui n’est pas la solution, mais qui est le problème », a lancé l’eurodéputée socialiste belge Maria Arena.

La députée grecque élue sur la liste Renaissance, Chrysoula Zacharopoulou, a appelé à davantage de solidarité européenne. « La Grèce de la crise économique, la Grèce de la crise migratoire donne des leçons d’humanité depuis des années, mais comme Atlas, elle ne peut plus porter seule sur ses épaules les responsabilités de 27 pays », a-t-elle expliqué.
Une solidarité qui passe par la prise en charge des quelque 5 500 mineurs non accompagnés, bloqués à la frontière gréco-turque. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen sera donc en Grèce jeudi 12 mars pour accélérer leur accueil dans les États membres.

Notamment dans une volonté d’obtenir des aides financières supplémentaires et d’impliquer l’Union européenne (UE) dans le conflit qui l’oppose à la Syrie et à la Russie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a ordonné récemment de laisser passer les migrants syriens que la Turquie garde sur son territoire depuis plusieurs années en échange de milliards d’euros versés par les Européens. Une forme de pression qu’a répété le président ce mercredi en assurant que les frontières resteraient ouvertes tant que l’UE ne répondrait pas aux demandes du gouvernement turc.
“Nous maintiendrons les mesures actuellement mises en place à la frontière jusqu’à ce que les attentes de la Turquie (…) reçoivent une réponse concrète”, a déclaré M. Erdogan, évoquant aussi une demande d’exemption de visas européens pour les ressortissants turcs.
Sur le terrain, il revient à la Grèce, le pays européen frontalier de la Turquie d’empêcher les migrants d’entrer sur le territoire de l’Union. Face à l’action grecque, le président Erdogan a estimé qu’il n’y avait “aucune différence” entre les nazis et les autorités grecques repoussant par la force des milliers de migrants.

 

par: Arab Observer

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