Les Forces de soutien rapide annoncent avoir pris le contrôle d’El-Fasher
Au Soudan, les Forces de soutien rapide du général Hemedti (FSR) annoncent ce dimanche 26 décembre avoir d’abord pris le contrôle du quartier général de l’armée d’El-Fasher, au Darfour du Nord, puis de la ville El-Fasher, considéré comme le dernier bastion de l’armée dans la région, est assiégé depuis dix-mois, théâtre d’intenses combats entre les FSR et l’armée soudanaise appuyée par ses alliés.
Les Forces de soutien rapide annoncent avec fierté avoir pris le contrôle de la ville d’El-Fasher, selon un communiqué publié sur leur chaîne Telegram. Plus tôt dans la journée, elles revendiquaient déjà la saisie du quartier général de l’armée. C’était le dernier bastion gouvernemental du Darfour.
L’armée du Soudan n’a pas encore réagi, mais un porte-parole du Comité de résistance populaire, le mouvement créé en soutien à l’armée soudanaise conduite par le général al-Burhane, rejette la version des FSR: contrôler le QG de l’armée ne veut pas dire contrôler El-Fasher, et la bataille se poursuivrait.
La résistance populaire, alliée à l’armée soudanaise, assure qu’El-Fasher n’est pas tombée et que la bataille se poursuit. Des sources locales, le site Sudan Tribune parle d’un retrait de l’armée vers d’autres quartiers.
En tout cas, les humanitaires craignent un exode massif des civils. Médecins sans frontières dit avoir accueilli plus de 1 300 personnes venues d’El-Fasher le week-end dernier. D’après MSF, 75 % des enfants examinés souffraient déjà de malnutrition aiguë.
Ce dimanche 26 octobre 2025, en soirée, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a demandé un passage sûr pour les civils piégés à El-Fasher. Avec les combattants avançant davantage dans la ville et les voies d’évacuation coupées, des centaines de milliers de civils sont piégés et terrifiés – bombardés, affamés, et sans accès à la nourriture, aux soins ou à la sécurité, a-t-il déploré dans un communiqué.
El-Fasher est considéré comme le dernier bastion de l’armée dans la région. La ville est soumise depuis des mois à des combats meurtriers, avec des attaques régulières de drones de plus en plus fréquentes ces dernières semaines, les habitants d’El-Fasher manquent de tout sur place. Selon l’ONU, 260 000 civils — dont la moitié sont des enfants – manquent de nourriture, d’eau et de soins. Plus d’un million de personnes ont déjà fui.
Une victoire encore qui intervient deux jours seulement après la création à Washington d’un comité opérationnel réunissant les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Objectif : tenter d’obtenir un cessez-le-feu, un accès humanitaire et une transition politique au Soudan. Elles se posent ainsi en acteur incontournable, face à un Quad qui pourrait être tenté de parler d’abord avec les autorités reconnues internationalement.



