Les manifestations les plus violentes à Hong Kong et les pays occidentaux s’inquiètent

Lundi, un manifestant a été blessé par balle par un policier et un homme a été transformé en torche humaine au moment où les transports de la ville étaient paralysés par de multiples actions.
Mardi matin, des petits groupes de manifestants masqués ont à nouveau bloqué des axes routiers, jeté des objets sur les voies ferrées et retenu des métros.

La circulation des bus et des métros était sérieusement perturbéedans tout le pays, pour la deuxième journée consécutive, dans de nombreux quartiers de la ville.
La tension était également vive dans un grand nombre d’universités de la mégapole. La police a tiré des gaz lacrymogènes en direction des manifestants qui bloquaient les routes menant à l’Université de la ville de Hong Kong.
Des protestataires radicaux, portant un masque sur le visage, ont dressé des barricades et bloqué des routes à l’université de Hong Kong et l’université chinoise de Hong Kong. À l’université polytechnique, des émeutes ont eu lieu alors que la police tentait d’interpeller une étudiante.
Déploiement de la police anti-émeute
Mardi midi, dans le quartier du Centre du pays , qui abrite nombre de grandes entreprises étrangères et de boutiques de luxe, des milliers d’employés de bureau ont organisé des rassemblements spontanés à l’heure du déjeuner. Ils scandaient : « Battez-vous pour la liberté, soutenez Hong Kong ! »

Des petits groupes de manifestants ont bloqué des rues et des artères de ce quartier, entraînant le déploiement de la police anti-émeute pour la deuxième journée consécutive.
Les journaux d’État chinois ont déclaré mardi que l’Armée populaire de libération (APL), qui possède une garnison à Hong Kong, était sur place afin de soutenir, si nécessaire, la police hongkongaise dont ils ont salué « la retenue ».

Hong Kong a connu lundi une des journées les plus violentes et chaotiques en 24 semaines de mobilisation pour des réformes démocratiques.
Les protestataires ont notamment réagi au tir à balle réelle reçu par un manifestant de 21 ans.
Tout au long de la journée, des manifestants ont mis à sac des stations du métro, qui est généralement d’une remarquable efficacité, érigé des barricades à certains carrefours. Ils s’en sont également pris à des commerces accusés d’être favorables aux autorités pro-Pékin.

Les manifestants semblent avoir été particulièrement choqués par la vidéo, diffusée en direct sur Facebook, montrant un policier ouvrir le feu sur un protestataire masqué.
Sur les images, on voit ce policier essayant de maîtriser une personne en blouson blanc à un carrefour bloqué par des manifestants. Un autre homme masqué, vêtu de noir, s’approche et le policier lui tire dans le torse.Cette vidéo, vite devenue virale, a poussé de nombreux habitants, déjà très remontés contre la police, à descendre dans les rues pour manifester leur colère.
Un peu plus tard, une vidéo, a circulé, montrant un homme en noir arrosant sa victime avec un liquide inflammable, avant de le transformer en torche humaine.

L’homme qui a été grièvement brûlé et celui a été blessé par balle se trouvaient toujours mardi dans un état critique, selon les autorités hospitalières.
Cette journée de violences a incité les puissances occidentales à exhorter la cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, à trouver un compromis avec les manifestants.
« Nous condamnons la violence de toutes les parties […] et appelons toutes les parties – police et protestataires -, à faire preuve de retenue », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d’État Morgan Ortagus qui a fait part de sa « grave préoccupation » concernant la situation.
De son côté, le ministère britannique des Affaires étrangères a jugé « profondément troublantes » les violences survenues lundi.

« Les manifestants devraient éviter la violence et la police ne pas répondre de façon disproportionnée », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie britannique, tout en appelant « au dialogue » qui est « la seule voie à suivre ».
Pékin, comme le gouvernement local, semble peu enclin à faire des concessions politiques aux manifestants.Lundi, Carrie Lam a qualifié de « vœu pieux » le fait que les manifestants puissent imaginer que la violence conduise à un changement politique.
Hong Kong est une région semi-autonome dirigée sous le principe « Un pays, deux systèmes », et jouit à ce titre de libertés inconnues dans le reste de la Chine, et ce jusqu’en 2047.
Mais les militants pro-démocratie accusent Pékin de s’asseoir sur ses promesses en augmentant son emprise politique.

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