Les partisans de Moqtada Sadr prennent d’assaut le siège du parlement irakien

Des partisans de l’influent leader chiite Moqtada Sadr ont brièvement investi mercredi le Parlement en pénétrant dans l’ultra-sécurisée zone verte abritant à Bagdad institutions gouvernementales et ambassades, nouveau coup d’éclat pour dénoncer la candidature au poste de Premier ministre présentée par le camp politique adverse.

Mercredi en fin d’après-midi, une fois entrés dans la zone verte, des centaines de manifestants se sont dirigés vers le Parlement qu’ils ont investi, malgré des tirs de gaz lacrymogènes de la police, a indiqué une source sécuritaire.

Les contestataires ont occupé le hall intérieur et l’hémicycle, brandissant des drapeaux irakiens et applaudissant, a rapporté un correspondant sur place.

Les manifestants dénoncent la candidature au poste de Premier ministre de Mohamed Chia al-Soudani, ancien ministre et ex-gouverneur de province âgé de 52 ans.

Il est le candidat du “Cadre de coordination”, alliance de factions chiites pro-Iran regroupant la formation de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et les représentants du Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires intégrés aux forces régulières.

“Nous obéissons au Sayyed”, ont scandé les manifestants en quittant le Parlement dans le calme, en allusion au titre de descendant du prophète dont jouit M. Sadr.

Adepte des coups d’éclats, M. Sadr avait pourtant abandonné à ses adversaires la tâche de former un gouvernement, faisant démissionner en juin ses 73 députés: ils représentaient la première force au sein du Parlement de 329 députés.

Près de deux heures après avoir pris leurs quartiers dans le Parlement, les centaines de manifestants ont amorcé un retrait, a constaté un correspondant, obéissant aux instructions lancées peu auparavant sur Twitter par le faiseur de roi Moqtada Sadr, joueur incontournable de la scène politique chiite.

L’impasse politique est totale en Irak dix mois après les législatives d’octobre 2021. Les tractations pour former un nouveau gouvernement piétinent, sur fond de marchandages en coulisses et querelles virulentes entre les barons de la politique qui dominent la vie publique depuis la chute du président Saddam Hussein en 2003.

M. Sadr rappelle régulièrement à ses adversaires qu’il continue de jouir d’une assise populaire dans la rue. A la mi-juillet, il avait mobilisé des centaines de milliers d’Irakiens pour une prière collective du vendredi à Bagdad.

Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi avait appelé les manifestants à “se retirer immédiatement” de la zone verte, avertissant dans un communiqué que les forces de l’ordre veilleraient “à la protection des institutions étatiques et des missions étrangères”.

Avant d’investir ce quartier en plein coeur de Bagdad aux entrées surveillées, où journalistes et visiteurs doivent être munis d’un badge pour y accéder, les manifestants se sont rassemblés sur une place du centre, brandissant des drapeaux irakiens et des portraits de Moqtada Sadr, fustigeant le candidat du Cadre de coordination.

par: Arab Observer

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