Les pays européens convoquent l’ambassadeur turque après l’agression contre la Syrie

L’ambassadeur Turque en Belgique a été convoqué jeudi par les Affaires étrangères pour lui signifier la désapprobation de la Belgique à l’égard de l’opération militaire turque dans le nord-est de la Syrieز
Ce dernier a par ailleurs communiqué avoir abordé l’agression  turque en Syrie avec le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) Antonio Vitorino, parlant d’une « préoccupation commune » quant aux « conséquences pour les citoyens sur le terrain » et la « déstabilisation croissante dans la région ».

« La population touchée subit de fortes pressions depuis longtemps et a déjà été déplacée, à plusieurs reprises, à l’intérieur du pays. Des inquiétudes ont également été exprimées quant au risque d’une pression migratoire accrue pour la Turquie et l’Europe », ajoute encore le ministre, cité dans un communiqué.

L’Italie a convoqué ce jeudi l’ambassadeur turc à Rome à la suite de l’agression  lancée par Ankara dans le nord-est de la Syrie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

«À la suite des initiatives militaires turques dans le nord-est de la Syrie, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio a ordonné la convocation de l’ambassadeur de Turquie en Italie», indique le ministère dans un communiqué.

La France a convoqué jeudi l’ambassadeur de Turquie après le lancement d’une nouvelle agression  turque, la veille, dans le nord de la Syrie, a indiqué une source diplomatique française
.
L’ambassadeur “est convoqué en début d’après-midi” au ministère français des Affaires étrangères, avait précisé cette source. “J’y vais tout à l’heure”, avait confirmé l’ambassadeur Ismail Hakki Musaز

Le président Emmanuel Macron a appelé la Turquie “à mettre un terme le plus rapidement possible” à son agression  en Syrie, qui “risque d’aider Daech (acronyme arabe de l’EI) à reconstruire son califat”.
“C’est une lutte que nous menons contre une organisation terroriste issue du PKK (…), nous ne sommes pas en train d’aider Daech”, a assuré en fin d’après-midi Ismail Hakki Musa, interrogé par la radio RTL. “La Turquie est décidée à éradiquer les noyaux terroristes de ses frontières, les opérations vont continuer”, a-t-il insisté, rappelant que son pays partageait une frontière commune de plus de 900 kilomètres avec la Syrie.
L’agression turque vise les positions de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe qu’Ankara considère comme terroriste pour ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), mais qui est soutenu par les pays occidentaux pour combattre les terroristes du groupe État islamique.

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur turc aux Pays-Bas après le lancement d’une agression menée par Ankara dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde soutenue par les Occidentaux dans la lutte antiterroristes.
“Les Pays-Bas condamnent l’agression turque dans le nord-est de la Syrie. J’ai convoqué l’ambassadeur  Turque. Appelons la Turquie à ne pas poursuivre sur la voie choisie”, a déclaré M. Blok dans un tweet.
“Les actions unilatérales ne sont pas la solution. Personne ne bénéficiera d’éventuelles conséquences humanitaires terribles”, a-t-il ajouté dans un communiqué, avertissant que l’agression  turque risquait “d’entraver le combat contre l’Etat islamique et la stabilité dans la région”.

Les Pays-Bas font partie depuis 2014 de la coalition internationale dans la lutte contre l’Etat islamique. Plus de 50 soldats néerlandais étaient encore déployés en mai pour former des troupes kurdes à Erbil, en Irak.
La décision du chef de la diplomatie néerlandaise de convoquer l’ambassadeur turc intervient seulement un an après la reprise des relations entre les deux pays, en froid depuis que La Haye a refoulé en 2017 deux ministres turcs venus s’exprimer en faveur du président Recep Tayyip Erdogan à Rotterdam, où avaient éclaté des émeutes.

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