Les pays européens s’opposent à l’imposition de sanctions sur le pétrole russe

La volonté de l’Union européenne d’interdire les importations de pétrole russe et d’imposer de nouvelles sanctions afin de “faire payer le prix fort” de la guerre en Ukraine au président Vladimir Poutine a été freinée mercredi par la Hongrie, accusée par les dirigeants ukrainiens de “complicité” de crimes de guerre.

Le projet “ne peut pas être soutenu dans sa forme actuelle. En toute responsabilité, nous ne pouvons pas voter pour”, a annoncé le ministre des Affaires étrangères hongrois Peter Szijjarto.

Plusieurs pays sont “fortement dépendants” et une dérogation est proposée pour permettre à la Hongrie et à la Slovaquie de poursuivre leurs achats à la Russie jusqu’à fin 2023. Ces deux pays sont enclavés et dépendants des livraisons par l’oléoduc Droujba.

La République tchèque a demandé à bénéficier elle aussi de cette possibilité et, comme la Slovaquie, souhaite poursuivre ses achats pendant encore deux ou trois ans.

“Chaque nouveau paquet de sanctions contre la Russie est plus difficile à adopter, car il impose des choix politiques”, a souligné le responsable européen. “Rien n’est garanti pour son adoption”, a-t-il averti.

“Des travaux techniques intenses sont prévus au cours des prochains jours pour tenter d’adopter ce 6e paquet avant le week-end”, selon le diplomate. Des ajustements et des modifications seront sans doute nécessaires, a reconnu la Commission.

“Nous ne pouvons pas garantir qu’il n’y aura pas de perturbations” dans les approvisionnements en pétrole en Allemagne, a reconnu le ministre allemand de l’Energie Robert Habeck.

En 2021, la Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’UE. Elle fournit annuellement 150 milliards de m3 de gaz.

L’unanimité des 27 est impérative pour l’adoption de sanctions par l’UE. Elle a été obtenue pour les cinq précédentes séries de sanctions.

“Nous adressons ainsi un autre signal fort à tous ceux qui mènent la guerre du Kremlin: nous savons qui vous êtes, et vous devrez rendre compte de vos actes”, a lancé Ursula von der Leyen.

La proposition a été transmise dans la nuit de mardi à mercredi aux Etats membres. Leurs ambassadeurs à Bruxelles ont eu une première réunion mercredi. “Certains Etats membres ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis de l’embargo”, a confié un diplomate européen.

L’objectif est une entrée en vigueur pour la célébration de la 72ème journée de l’Europe le 9 mai. Cette date est également célébrée en Russie comme le “jour de la Victoire” sur l’Allemagne nazie.

“Ce ne sera pas facile”, a reconnu la présidente de l’exécutif européen. Mais “Poutine doit payer le prix fort pour sa brutale agression”, a-t-elle affirmé sous les applaudissements des eurodéputés.

“Le désir de sanctionner des Américains, des Européens et d’autres pays est une arme à double tranchant. En essayant de nous faire mal, ils devront aussi payer le prix fort. Ils le payent déjà. Et le coût des sanctions pour les citoyens de l’Europe va croître de jour en jour”, a averti Dmitri Peskov.

L’UE a déjà décidé de cesser ses achats de charbon et trouvé d’autres fournisseurs aux Etats-Unis pour un tiers de ses achats de gaz russe.

Le calendrier pour le pétrole russe prévoit l’arrêt des importations de brut dans les six mois et des produits raffinés d’ici fin 2022.

par: Arab Observer

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