Libye: Craintes d’une reprise du conflit armé dans le pays

Les craintes grandissent en Libye que les milices reprennent le conflit armé dans le pays en raison des réactions du Premier ministre par intérim, Abdulhamid Dbeibah, qui a rejeté la décision du parlement de nommer un nouveau Premier ministre, et de la mobilisation de ses partisans pour confronter la décision du parlement.

Le président du Haut Conseil d’État (HCE), la Chambre haute libyenne basée à Tripoli, a défendu samedi la désignation par le Parlement siégeant dans l’Est d’un nouveau premier ministre en plein chaos institutionnel.

Le texte qui accompagne le vote de confiance accordé en mars dernier au gouvernement d’Abdulhamid Dbeibah stipulait que son mandat prendrait fin au plus tard le 24 décembre 2021, a d’abord rappelé Khaled al-Mechri.

La désignation jeudi de l’influent ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha pour remplacer M. Dbeibah découle de ce même texte après un rare consensus entre le Parlement et le Haut Conseil d’État HCE, a-t-il poursuivi dans une déclaration télévisée.

Ce cacique de l’Ouest a accusé le gouvernement d’alimenter une campagne contre le Parlement et le Haut Conseil d’ÉtatHCE, marquant ses distances avec l’autorité exécutive de Tripoli et transcendant les traditionnels clivages Est-Ouest.

Samedi, des groupes armés ont convergé vers Tripoli en provenance de Misrata, distante de quelque 200 km, pour apporter leur soutien à M. Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir, ce qui fait craindre la résurgence d’un conflit armé.

Après des années de guerre, il avait été désigné à la tête d’un gouvernement intérimaire, sous l’égide de l’ONU une élection présidentielle censée achever la transition amorcée après la mort du dictateur Mouammar Kadhafi, en 2011.

Or, la persistance des divergences, notamment sur sa base juridique, a entraîné un report sine die du scrutin initialement prévu en décembre.

Le Parlement estime que le mandat de l’exécutif a expiré avec ce report, alors que M. Dbeibah assure qu’il ne cédera le pouvoir qu’à un gouvernement élu.

La Libye se retrouve avec deux premiers ministres, un imbroglio institutionnel qui n’est pas nouveau puisque le pays avait déjà été dirigé, entre 2014 et 2016, par deux premiers ministres rivaux basés dans l’Est et dans l’Ouest.

Cette fois-ci, il ne s’agit plus d’un conflit Est-Ouest mais d’un arrangement entre acteurs clés des deux régions.

par: Arab Observer

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