L’Iran menace de se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)

L’Iran pourrait se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) ou commencer à enrichir de l’uranium au-delà de 60 pour cent si la pression et les sanctions internationales augmentent, a déclaré aujourd’hui un communiqué. Ebrahim Rezai, porte-parole du Comité de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, dans une interview accordée à l’agence de presse Tasnim.
Ces déclarations interviennent quelques jours seulement après que les gouvernements de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni – la soi-disant troïka européenne – ont menacé de réactiver la clause de snapback, qui permettrait la réintroduction de toutes les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU en cas de nouvelles violations iraniennes du Plan d’action global commun de 2015 (JCPOA).
L’Iran a volontairement suspendu pour l’instant la mise en œuvre du Protocole additionnel de l’Agence internationale de l’énergie atomique, mais reste partie au TNP. Si le régime de sanctions devait se durcir, le retrait du traité et l’enrichissement au-delà de 60 % pourraient devenir des options concrètes, a déclaré Rezai, ajoutant que l’Iran pourrait également accroître sa production et ses exportations de centrifugeuses avancées.
Le ministre des Affaires étrangères s’est également exprimé dans le même sens. Abbas Araghchi, qui a accusé l’Union européenne et les trois pays européens de n’avoir aucune base morale ou juridique pour activer la clause du mécanisme de rétablissement des sanctions.
Dans un message sur X, Araghchi a réitéré que toute reprise des négociations ne peut avoir lieu que sur la base d’un accord juste, équilibré et mutuellement bénéfique.
La tension diplomatique fait suite à l’avertissement formel adressé par Paris, Berlin et Londres à Téhéran le 18 juillet, dans lequel les trois pays exhortent l’Iran à reprendre immédiatement les négociations nucléaires. Selon des sources diplomatiques européennes citées par la presse internationale, en l’absence de progrès concrets d’ici la fin de l’été, le rétablissement automatique des sanctions sera déclenché.
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en octobre pour discuter de l’expiration de la résolution qui a officialisé l’accord de 2015. Depuis, l’Iran a suspendu la plupart de ses obligations, tandis que les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se sont retirés du pays à la suite des raids israéliens et américains sur des sites sensibles en juin.
Selon des diplomates européens, même si les négociations devaient reprendre, il semble difficile de conclure un nouvel accord d’ici août, date butoir indiquée par les gouvernements occidentaux. L’absence de vérificateurs internationaux sur le terrain constitue un obstacle supplémentaire à un éventuel accord.