L’ONU: Le séisme a déplacé 5,3 millions de personnes en Syrie

Jusqu’à 5,3 millions de personnes risquent de se retrouver à la rue en Syrie, après le séisme meurtrier ayant dévasté des régions entières du pays et de la Turquie voisine, prévient ce vendredi un haut responsable de l’ONU.

«Jusqu’à 5,3 millions de personnes en Syrie pourraient se retrouver sans endroit où vivre à cause du séisme», a ainsi déclaré Sivanka Dhanapala, représentant du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), lors d’une conférence de presse à Damas.

Il a ensuite précisé le nombre, l’estimant à 5,37 millions de personnes. «Il s’agit d’un chiffre colossal et qui s’applique à une population ayant déjà subi des déplacements en masse», en raison de la guerre civile qui fait rage en Syrie depuis 2011, a ajouté Sivanka Dhanapala.

«Pour la Syrie, il s’agit d’une crise dans la crise. (La Syrie a eu) des chocs économiques, le Covid et connaît actuellement un hiver rigoureux», a-t-il rappelé. Les survivants du violent séisme qui a secoué lundi à l’aube la Syrie et la Turquie voisine sont envoyés dans des camps construits pour des personnes déplacées à cause de la guerre. Le tremblement de terre, d’une magnitude de 7,8, a tué près de 23 000 personnes, dont plus de 3 300 en Syrie, selon les derniers bilans officiels.

Le travail des secouristes se poursuit pendant que la situation humanitaire s’aggrave. Un total de 23 millions de personnes sont “potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables”, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui redoute une crise sanitaire majeure.

De son côté, le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme a demandé “un cessez-le-feu immédiat” en Syrie pour faciliter l’aide aux victimes des séismes qui ont dévasté une partie du pays en début de semaine. Un deuxième convoi d’aide de l’ONU, composé de 14 camions, est arrivé vendredi dans le nord de la Syrie sous contrôle des rebelles. Ce convoi ne comprenait toutefois pas de vivres et devrait être suffisant à environ 1100 familles dans la région d’Idleb.

La situation reste toutefois tendue en Syrie, où ces maigres secours ont provoqué la colère des habitants et des militants dans cette région. La grande difficulté réside dans le fait que dans les zones contrôlées par les rebelles (nord et nord-ouest de la Syrie), la quasi-totalité de l’aide humanitaire est acheminée à partir du passage de Bab al-Hawa.

Or l’ONU indique que l’accès à ce passage était perturbé en raison des routes endommagées. La Turquie a indiqué s’employer à ouvrir deux autres passages frontaliers.

En fin d’après-midi, le gouvernement syrien a autorisé l’acheminement de l’aide internationale vers les zones rebelles.

Pourtant, la question des aides, notamment lorsqu’elle doit être concertée à l’échelle internationale, n’est pas simple à régler : l’ONU est critiquée par les Casques blancs et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour ces aides qui arrivent au compte-goutte.

Son conseil de sécurité affirme qu’il se réunira pour discuter de la situation humanitaire en Syrie après l’évaluation des besoins. Mais des divergences de points de vue persistent entre la Suisse et le Brésil, membres non permanents en charge du dossier humanitaire syrien.

par: Arab Observer

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