L’OTAN approuve le plus grand plan de de réarmement

Les ministres de la Défense de l’Otan ont approuvé, jeudi, les nouveaux plans opérationnels de l’Alliance (réarmement), dont la clé est un renforcement de sa supériorité aérienne face à la Russie.

Les ministres de la Défense de l’Otan, réunis ce jeudi au siège de l’Alliance à Bruxelles, ont approuvé ses nouveaux plans opérationnels, un vaste programme de réarmement appelant à une hausse historique des dépenses militaires.

Trois ans après le début de l’invasion russe en Ukraine, l’Otan est au pied du mur. Le retour de la guerre en Europe, l’agressivité croissante de la Russie et la montée en puissance de la Chine ont bouleversé les équilibres géopolitiques mondiaux.

L’Alliance atlantique est forcée de revoir ses plans opérationnels conçus pour une période d’accalmie après la Guerre froide. L’exercice, entamé au sommet de Madrid en 2022, arrive à son terme. La nouvelle architecture de sécurité de l’Occident prend forme, remodelant au passage celle de la Belgique.

Ces trois années de réflexion ont abouti à un chiffre-clé, exigé par le président américain Donald Trump: une hausse des dépenses de défense à 5% du PIB, contre 2% à ce jour.

Ce nouvel objectif, au cœur des discussions internationales depuis plusieurs mois, devrait être entériné au sommet annuel de l’Otan à La Haye, les 24 et 25 juin. Donald Trump est annoncé à cette grand-messe très attendue, ainsi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette fois, les alliés ont préparé le terrain, pour éviter que les discussions ne dégénèrent. Lors du sommet de Bruxelles en 2018, Trump s’était bagarré avec les alliés. Il avait fustigé la chancelière allemande Angela Merkel pour la faiblesse des dépenses militaires de son pays.

Le chiffre de 5% sera dans la déclaration finale du sommet de La Haye, confie un diplomate européen sous couvert de l’anonymat. Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, propose que l’effort soit réparti entre une hausse des 3,5% des dépenses de défense au sens strict et de 1,5% de dépenses de défense plus larges, incluant les infrastructures, la mobilité et le cyber.

Où trouver les fonds? Il y a trois pistes : augmenter les impôts, alourdir la dette ou chercher des économies ailleurs, a résumé Mark Rutte, à la veille de la ministérielle. C’est aux autorités nationales de décider, pas à moi. Je dois simplement m’assurer que nous disposons des ressources collectives nécessaires pour éviter de devoir suivre des cours de langue russe, a-t-il ironisé.

L’Europe a prévu deux sources de financement: le plan Safe, approuvé récemment, qui prévoit un emprunt de 150 milliards d’euros, et des dérogations nationales aux règles du Pacte de stabilité pour 650 milliards.

Les grands pays de l’Otan, comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, semblent s’accorder sur le chiffre de 5%, avec des nuances sur les modalités, certains essayant de jouer sur le ratio 3,5% – 1,5%.

Par contre, le calendrier fait débat. Pour Mark Rutte, la hausse doit être concrétisée en 7 ans, d’ici à 2032. Cette date tient compte des plans de l’Otan pour acquérir des capacités prioritaires et de la rapidité avec laquelle la Russie reconstitue ses forces, précise un diplomate.

Certains pays, comme la Pologne et les Pays baltes, menacés directement par Moscou, veulent aller plus vite. D’autres, comme l’Allemagne, l’Espagne et la Belgique, réclament plus de temps.



Articles similaires

Bouton retour en haut de la page