L’UGTT à l’épreuve de force avec le président Saïed

La grève générale du secteur public ce jeudi 16 juin en Tunisie a fortement mobilisé, selon l’Union générale tunisienne du travail (L’UGTT ). C’est à l’appel du premier syndicat du pays que près de 200 entreprises publiques ont bloqué le pays. Une mobilisation qui met la pression sur le président Kaïs Saïed.

Les milieux politiques tunisiens estiment que l’adhésion de l’Union générale tunisienne du travail à la mise en place d’une grève générale jeudi (aujourd’hui) malgré les efforts du gouvernement pour ouvrir des voies de dialogue confirme que la grève a un objectif politique et non syndical.

Il vient en réponse au refus du président Kais Saied de mettre en œuvre les conditions du syndicat pour participer au dialogue à partir d’un site différent des autres parties sociales telles que l’organisation patronale ou le syndicat des agriculteurs et le doyen des avocats, et de traiter avec l’organisation syndicale comme un partenaire politique fort qui veut contrôler le dialogue selon son agenda et non selon la vision fixée par le président.

Cet appel fait suite à l’échec de négociations sociales avec le gouvernement. En toile de fond, une crise politique se dessine puisque l’UGTT fait un bras de fer avec le président de la république Kaïs Saïed.

Elle a refusé de participer à l’initiative de dialogue nationale pour des réformes constitutionnelles proposée par le président. Elle estime les résultats courus d’avance et dénonce la monopolisation des pouvoirs.

L’UGTT ne s’aligne pas sur les partis politiques d’opposition, elle se présent comme une troisième voie dans un contexte où elle doit montrer sa capacité à mobiliser pour se faire entendre et montrer sa force. Cette grève reste un test car l’UGTT doit signer le plan de réformes proposé au Fond monétaire international pour l’obtention d’un prêt et pour le moment le dialogue entre la centrale et le gouvernement est au point mort.

Pour le secrétaire général du puissant syndicat, Noureddine Taboubi, la grève générale est un véritable succès. Du haut de son podium, devant le siège de l’UGTT à Tunis, il avance 96% de taux de participation. De quoi mettre en joie les centaines de grévistes présents, comme Rim Kefi, responsable syndical des transports publics : « La grève générale est une réussite à 100%, tout le transport est bloqué : transports terrestre, aérien, maritime, tout le monde est solidaire ».

Pour elle, il n’y avait pas d’autre choix que la grève : « La situation du pays s’aggrave de jour en jour et personne ne prête oreille à l’UGTT. Il a tendu la main plusieurs fois, mais sans aucune réponse réelle et sincère ».

Mais la réussite de cette grève pourrait avoir de lourdes conséquences pour le président Kaïs Saïed. D’autant que le leader syndical a tenu un discours très politique, critiquant le dialogue national proposé par le chef de l’État pour une nouvelle Constitution ainsi que les négociations avec le FMI.

par: Arab Observer

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