Macron fustige avec force la stratégie du Netanyahu dans la bande de Gaza

Le président de la République Emmanuel Macron a fustigé avec force la stratégie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans la bande de Gaza, critiquant le blocus de l’aide humanitaire par Israël, et expliquant que seuls les États-Unis ont le levier.
Depuis début mars, ce qui est terrible, le cessez-le-feu a été rompu, mais toutes les routes humanitaires ont été fermées. (…) C’est terrible, c’est-à-dire que pour la première fois depuis le début du conflit, il n’y a pas d’eau, plus de médicaments, on ne peut plus sortir les blessés, les docteurs ne peuvent plus y aller, a ainsi dénoncé le président de la République, amené à réagir au témoignage édifiant du médecin humanitaire Khaled Benboutrif.
Refusant de reprendre la qualification de génocide, car ce n’est pas à un responsable politique d’employer ces termes, mais aux historiens, a-t-il expliqué, Emmanuel Macron a dépeint un drame humanitaire inacceptable, horrible.
Mon boulot est de tout faire pour que ça s’arrête. J’ai été l’un des seuls dirigeants à aller à la frontière (début avril) à El-Arich, avec le président égyptien Sissi. J’ai vu des femmes, des enfants blessés. Une femme avec la colonne vertébrale brisée, qui avait passé six mois sans soins. J’ai vu des femmes qui, les cicatrices n’étant pas refermées, disaient je veux retourner à Gaza, a-t-il ainsi raconté, en ajoutant : c’était l’une des pires choses qui m’ait été donnée de voir. Et j’ai vu toutes l’aide que la France et d’autres pays acheminent bloquées par les Israéliens.
Emmanuel Macron a également estimé que la question d’une révision des accords de coopération entre UE et Israël était ouverte. Les Pays-Bas ont demandé à la Commission européenne de voir si le gouvernement israélien respectait l’article 2 de cet accord d’association avec Israël qui stipule que les relations entre l’UE et Israël sont basées sur le respect des droits humains et des principes démocratiques, en vue d’une potentielle révision.
Rappelant l’action de la France pour l’aide humanitaire à Gaza et la libération des otages israéliens aux mains du Hamas depuis l’attaque atroce du 7 octobre , selon ses mots ce mardi, le président de la République a également reconnu que les États-Unis détiennent la clef de ce conflit à travers leur soutien sans faille à l’État hébreu.
En vrai, celui qui a le levier c’est le président Trump. Moi j’ai eu des mots très durs, je me suis fâché avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu mais la France, seule et même avec les autres alliés européens, on peut mettre toute la pression du monde, il ne dépend pas de nous. Il dépend des armes américaines , a ainsi martelé le locataire de l’Élysée, expliquant entretenir un travail très étroit avec la Maison Blanche sur ce sujet. Emmanuel Macron a, au passage, semblé ouvrir la porte à des sanctions à l’encontre d’Israël. On ne peut pas faire comme si de rien n’était, on va devoir monter la pression, a-t-il ajouté.