Maroc: Le Parti islamiste PJD fait face à l’isolement politique en raison de la loi électorale

Le parti islamiste PJD, à la tête d’une coalition gouvernementale au Maroc depuis une décennie, fait face à l’isolement politique après avoir été rejeté une loi électorale adoptée contre son gré qui vise à l’écarter du pouvoir même s’il gagne les législatives de l’automne, selon des experts.

Une nouvelle législation a été votée au parlement mi-mars par tous les partis présents dans l’hémicycle, à l’exception du PJD.

Pour justifier leur vote en faveur de la nouvelle loi électorale, les sept autres formations du parlement, dont quatre sont représentées au gouvernement, ont fait valoir qu’elle permettrait aux petits partis d’accéder à l’hémicycle.

Le nouveau calcul déterminant le quota d’élus vise tous les partis. Mais, en tant que première formation politique du pays, le constat est sans appel pour le parti islamiste PJD: en réalisant le même score qu’en 2016, il n’obtiendrait, selon les estimations, que 80 à 85 sièges (sur 395), contre 125 à l’époque.

L’objectif du nouveau quotient électoral est d’empêcher le PJD de prendre la tête du prochain gouvernement », analyse Ahmed Bouz, professeur en Sciences politiques, selon qui ce mode de calcul n’existe dans aucun autre pays.

Le principal enjeu est la désignation d’un nouveau chef de gouvernement et la formation d’une majorité. Le PJD est le grand perdant car il reste le favori des prochaines élections, confirme le politologue Mustapha Sehimi.
Le PJD est isolé, il n’a plus de majorité politique, tranche M. Sehimi.

Nous pensons que la démocratie doit donner la parole aux petits partis et aux minorités, a argué après le vote le député Mohamed Hjira, du parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition).

Impuissant à bloquer la réforme, le chef du gouvernement et patron du PJD Saad-Eddine El Othmani a dénoncé un « recul démocratique qui affaiblit les institutions de manière inédite dans l’histoire du Maroc.

Le président du conseil national du parti, Driss El Azami, a annoncé début mars sa démission, refusant de tout accepter et tout justifier, avant de revenir sur sa décision. M. Benkirane a gelé son adhésion au parti.

La politique de M. Othmani a suscité des dissensions internes, entre une ligne pragmatique dite « de « gouvernement », caractérisée par ses compromis », et « une autre plus attachée aux fondamentaux », note M. Sehimi.

Ces divisions se sont récemment cristallisées sur deux dossiers majeurs: la normalisation des relations avec Israël –historiquement une ligne rouge pour les islamiste, et le projet de légalisation du cannabis thérapeutique, dénoncée par M. Benkirane comme une légalisation de la drogue .

par: Arab Observer

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