Migrants : l’Italie annonce que la France et Malte vont prendre leur part






Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a annoncé que la France et Malte étaient disposées à prendre chacune 50 des 450 migrants secourus et se trouvant à bord de deux navires dans les eaux italiennes.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a annoncé, samedi 14 juillet, que la France et Malte étaient disposées à prendre chacune 50 des 450 migrants secourus et se trouvant à bord de deux navires dans les eaux italiennes.

« La France et Malte prendront respectivement 50 des 450 migrants transbordés sur deux navires militaires. Très rapidement les acceptations d’autres pays européens arriveront », a écrit M. Conte sur sa page Facebook.

Le chef du gouvernement revendique ce succès « après une journée de contacts téléphoniques et écrits avec les vingt-sept leaders européens », affirmant qu’il leur avait rappelé « la logique et l’esprit de partage contenus dans les conclusions du Conseil européen de fin juin ».

M. Conte ajoute à ce commentaire une copie de la lettre adressé à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et à Donald Tusk, président du Conseil européen. « Dans ce contexte qui voit l’Italie toujours en première ligne face à l’urgence de sauver des vies humaines en mer, je te demande un signe clair de partage de la responsabilité de la gestion du phénomène migratoire et d’envisager la possibilité d’accueillir dans un port ou de prendre en charge une partie des quelque 450 personnes secourues », écrit M. Conte dans cette lettre également adressée aux autres leaders de l’Union européenne (UE).

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Nouveau bras de fer avec Malte

Une embarcation de bois partie depuis la Libye avait été repérée, vendredi à l’aube, dans les eaux internationales mais dans la zone d’intervention maltaise. Dans un échange de messages, e-mails et appels téléphoniques entre les autorités des deux pays, Rome avait tenté de faire prendre la responsabilité de ces migrants à Malte.

La Valette avait répliqué en affirmant que l’embarcation était bien plus proche de l’île italienne de Lampedusa que de son propre territoire, soulignant que les migrants ne voulaient pas d’aide maltaise mais souhaitaient poursuivre leur route vers l’Italie.

Malte a réitéré samedi avoir respecté « toutes les obligations prévues par les conventions internationales » en ce qui concerne les secours en mer. Dans la matinée, les migrants avaient été transbordés à bord de deux navires ; huit personnes, des femmes et des enfants, avaient été transportées pour des raisons médicales sur l’île de Lampedusa. Certains migrants se seraient jetés à l’eau en voyant les deux navires militaires, un italien et un anglais dans le cadre de la mission européenne Frontex, obligeant ainsi les secours à intervenir.

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Le ministre italien de l’intérieur Matteo Salvini a insisté auprès du chef du gouvernement Giuseppe Conte pour que les deux navires aient pour instruction de « faire route vers le Sud, la Libye ou Malte ». Cette situation rappelle celle du navire humanitaire allemand Lifeline avec ses 233 migrants à bord, obligé d’attendre une semaine en mer l’issue d’un bras de fer entre La Valette et Rome, avant d’être autorisé à accoster à Malte.

L’Espagne en première ligne

En poste depuis le 1er juin, M. Salvini, qui veut réduire à zéro le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes, a décidé il y a un mois d’interdire l’accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée, position qui marque la nouvelle ligne dure de son pays en matière migratoire.

Il souhaite désormais élargir cette interdiction aux navires des missions internationales en Méditerranée, la position de l’Italie étant de partager avec l’UE la gestion des flux migratoires.

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De leur côté, les services de secours espagnols ont annoncé avoir sauvé plus de 340 migrants en Méditerranée samedi, dont un qui tentait la traversée sur une chambre à air de camion. En juin, l’Espagne a accepté d’accueillir 630 migrants arrivés à bord de trois navires, dont le bateau Aquarius d’une ONG française, refusé par l’Italie et par Malte. Le 4 juillet, un bateau de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms a accosté à Barcelone avec soixante migrants arrivés de Libye à son bord, après que l’Italie avait refusé de les accueillir.


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