Plusieurs ministres néerlandais démissionnent après l’échec de l’imposition de sanctions à Israël

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, et d’autres ministres du parti NSC ,ont démissionné vendredi après que sa proposition d’intensifier les sanctions contre Israël a été bloquée par les partenaires de la coalition, le VVD et le BBB.
Je vois que je ne peux pas prendre de mesures supplémentaires suffisamment significatives pour accentuer la pression sur Israël, a déclaré Caspar Veldkamp aux journalistes.
Il a ajouté que même si les Pays-Bas n’avaient aucune raison d’avoir honte, il a rencontré une opposition persistante au sein du gouvernement contre son souhait de faire adopter des mesures plus strictes concernant la ville de Gaza et la Cisjordanie.
Membre du parti Nouveau Contrat Social (NSC), M. Veldkamp avait été critiqué après avoir proposé une éventuelle interdiction commerciale des produits des colonies israéliennes dans une lettre au Parlement.
Cette décision n’avait toutefois pas été coordonnée avec ses collègues ministres et a rencontré la résistance de partenaires de la coalition, notamment le Parti populaire pour la Liberté et la Démocratie (VVD) et le Mouvement des Agriculteurs-Citoyens (BBB).
Précédemment, M. Veldkamp avait déclaré fin juillet deux ministres du gouvernement israélien personæ non gratæ et ordonné leur inclusion dans le système d’information Schengen en tant qu’individus indésirables, citant leur incitation répétée à la violence des colons contre la population palestinienne…
D’autres ministres du parti NSC du gouvernement intérimaire, dont le vice-Premier ministre Eddy van Hijum, ont également quitté leurs fonctions.
Van Hijum, président du NSC et ministre des Affaires sociales, a déclaré : Nous n’en pouvons plus, annonçant le retrait de son parti du gouvernement.
Il a exprimé son soutien à Veldkamp, critiquant l’absence de progrès dans les discussions sur des mesures contre les violations par Israël des accords internationaux, notamment son plan de colonisation jugé illégal.
Ce plan éloigne la solution à deux États et contrevient à notre programme gouvernemental, a-t-il affirmé, déplorant l’inaction au niveau national et européen.
Le retrait du NSC fait suite à celui du PVV de Geert Wilders en juin, pour des raisons migratoires.
Le gouvernement intérimaire, désormais fragilisé, comptait encore huit ministres NSC, dont ceux de l’Intérieur, de l’Éducation et de la Santé publique.
Cette crise politique intervient alors que la situation humanitaire à Gaza, marquée par une famine confirmée par l’ONU, continue de s’aggraver, avec 62 263 morts et 157 365 blessés depuis octobre 2023, selon le ministère palestinien de la Santé.