Poutine: Les conditions de paix de la Russie restent inchangées

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré vendredi 1ᵉʳ août que la Russie espérait poursuivre ses pourparlers avec l’Ukraine en invitant implicitement Donald Trump à la patience, tout en soulignant que la dynamique de la guerre jouait en faveur de Moscou.
Nous avons besoin d’une paix durable, stable, sur de bonnes bases qui satisferaient à la fois la Russie et l’Ukraine, a déclaré Vladimir Poutine. Les conditions de paix de la Russie restent bien sûr inchangées, a-t-il ajouté.
À une semaine de l’expiration, le 8 août, d’un ultimatum lancé par Donald Trump à son homologue russe pour qu’il progresse sur la voie de la paix, sous peine de nouvelles sanctions, le président russe a estimé que les trois séances de pourparlers russo-ukrainiens qui se sont tenues ces dernières semaines à Istanbul avaient produit quelques résultats positifs.
Toutes les déceptions naissent d’attentes démesurées. C’est une règle générale bien connue, a déclaré Vladimir Poutine lors d’une rencontre avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko au monastère de Valaam, sur une île du lac Ladoga près de Saint-Pétersbourg.
Quant aux déceptions, d’où qu’elles viennent, elles naissent toujours d’attentes excessives. C’est une règle générale bien connue, mais pour aborder la question pacifiquement, il est nécessaire de mener des discussions approfondies, qui ne soient pas publiques. Et cela doit se faire calmement, dans le calme du processus de négociation. C’est pourquoi nous avons proposé la création de trois groupes.
Dans l’ensemble, la réaction de la partie ukrainienne a été positive. Nous avons convenu que nous pouvions mener ces négociations hors caméra, sans agitation politique, d’une manière tranquille et rechercher des compromis. Les travaux n’ont pas encore commencé, mais dans l’ensemble, je le répète, la première réaction de la partie ukrainienne nous a semblé positive. Nous espérons donc que ce processus sera lancé.
Le président Poutine a également déclaré que Moscou avait lancé la production en série de l’Orechnik, son missile hypersonique de dernière génération qui peut porter une charge nucléaire. L’année dernière, la Russie avait utilisé l’Orechnik, sans charge nucléaire, pour frapper une usine militaire dans la ville de Dnipro, dans le centre de l’Ukraine.
Au côté de son homologue biélorusse, Vladimir Poutine a répété que Moscou pourrait déployer prochainement ces missiles en Biélorussie, allié de Moscou et frontalier de plusieurs pays de l’Otan et de l’UE. Nos spécialistes – des spécialistes militaires à la fois biélorusses et russes – ont choisi l’emplacement pour de futures positions. Et désormais, le travail pour préparer ces positions est en cours, a déclaré M. Poutine.
Le président russe veut une solution qui prenne en compte la défense de ce que la Russie considère relever de son intérêt national et qui neutralise ce que la Russie perçoit comme une menace pour sa sécurité : à savoir une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN.
Dans l’idée du président russe, il faudrait conclure un accord qui dépasse le cadre du conflit avec Kiev, un traité qui redéfinisse une architecture de sécurité en Europe similaire aux accords d’Helsinki de 1975. Cet éventuel accord devra prendre en compte les réalités du terrain.
L’occasion pour le président russe de rappeler que si les troupes ukrainiennes se retirent des territoires annexés, il donnera l’ordre de cesser le feu. Mais comme les bombardements réguliers de l’Ukraine en témoignent, il n’y aura pas d’arrêt des combats tant que les bases d’une telle discussion ne sont pas posées. C’est la position maximaliste qu’il défend face à l’ultimatum que lui a posé Donald Trump avant l’arrivée imminente de Steve Witkoff à Moscou où l’émissaire américain doit s’entretenir avec Vladimir Poutine.