Raison du limogeage du conseiller à la sécurité nationale Waltez par Trump

Le président américain Donald Trump limoge son conseiller à la sécurité nationale, Michael Waltz, en raison de divergences sur l’usage de la force militaire contre l’Iran.
Une décision annoncée le 1er mai, révélatrice des divergences profondes au sein de l’équipe dirigeante sur la conduite de la politique étrangère des États-Unis vis-à-vis de l’Iran.
Selon le Washington Post, les frictions entre Waltz et Trump se sont intensifiées dès les premiers mois du mandat, alors que le conseiller poussait pour des options militaires musclées contre l’Iran, une approche contrastant avec la volonté affichée de Trump de privilégier la diplomatie.
Lors de la visite de premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Waltz aurait estimé que le moment était opportun pour frapper l’Iran, et des sources rapportent que Waltz explorait des options militaires contre Téhéran. Un conseiller de Trump aurait déclaré à Waltz : Vous ne pouvez pas faire ça, vous travaillez pour le président de votre pays, pas pour le président d’un autre pays.
Cette initiative a été perçue comme une tentative de réorienter la politique américaine dans une direction que Trump jugeait prématurée, en l’absence d’efforts diplomatiques préalables.
Michael Waltz, ancien officier des forces spéciales et fervent défenseur d’une ligne dure en matière de politique étrangère, s’est in fine retrouvé en porte-à-faux avec un président réticent à engager les États-Unis dans de nouveaux conflits militaires.
Si ces divergences stratégiques ont mis à mal la relation entre Trump et son conseiller, ce serait un incident plus prosaïque qui aurait scellé le sort de Waltz: en mars 2025, il a commis une erreur retentissante en ajoutant par mégarde Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine The Atlantic, à un groupe de discussion sensible sur l’application de messagerie cryptée Signal. Ce groupe, qui incluait des hauts responsables de l’administration, discutait de plans militaires confidentiels concernant des frappes contre les Houthis au Yémen.
Cette bévue, surnommée Signalgate par les médias, a non seulement embarrassé l’administration, mais a également mis en lumière les lacunes de Waltz en matière de gestion de la sécurité des communications.
Malgré les tentatives de Waltz d’expliquer cet incident par une erreur technique ou une confusion dans ses contacts, l’affaire exacerba les critiques à son encontre, certains l’accusant de se comporter comme un décideur, pas comme un conseiller.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a été désigné pour assumer temporairement les fonctions de conseiller à la sécurité nationale, une double casquette inédite depuis l’époque d’Henry Kissinger dans les années 1970. Rubio, perçu comme plus aligné sur la vision de Trump et moins enclin à des postures belliqueuses, pourrait stabiliser l’équipe.
Mais certains observateurs estiment que cette concentration de pouvoir entre les mains de Rubio reflète la faiblesse structurelle des postes de politique étrangère sous Trump, le président préférant garder un contrôle direct sur les grandes décisions.
L’éviction de Waltz intervient à un moment critique pour l’administration Trump, qui jongle avec des négociations délicates sur l’Iran, l’Ukraine et Gaza. Steve Witkoff, envoyé spécial chargé de ces dossiers, doit naviguer dans un contexte de désarroi interne amplifié par le départ de Waltz et de son adjoint, Alex Wong.
Des diplomates étrangers ont exprimé leur perplexité face à ce changement abrupt, Waltz étant perçu comme une figure de stabilité dans une administration souvent imprévisible.
Au-delà des questions de politique étrangère, ce limogeage met en lumière les luttes de pouvoir au sein de l’équipe Trump où trois factions semblent s’affronter : les loyalistes MAGA, sceptiques des alliances internationales, les républicains traditionalistes, comme Waltz et Rubio, et des figures plus opportunistes, comme Witkoff.
La chute de Waltz, perçu comme un représentant de l’aile interventionniste, pourrait signaler une consolidation du contrôle de Trump sur sa politique étrangère, au détriment d’une approche institutionnelle plus classique.