Soudan: Les forces de sécurité tuent dix manifestants anti-putsch

Dix manifestants anti-putsch ont été tués à Khartoum lors de la journée la plus sanglante depuis le coup d’Etat du 25 octobre mené par l’armée, qui a coupé mercredi l’ensemble des communications au Soudan.

Au total, depuis le putsch il y a plus de trois semaines, 34 personnes dont trois adolescents ont été tuées et des centaines blessées. La répression a semblé se durcir mercredi.

Dans la seule banlieue nord de la capitale, sept personnes ont été fauchées par des balles tirées, selon un syndicat de médecins prodémocratie, par les forces de sécurité qui visaient “la tête, le cou ou le torse”.

Mercredi, pour la troisième journée de mobilisation massive, les militants n’ont pas pu mobiliser comme d’habitude par SMS et les manifestants n’étaient que quelques milliers contre des dizaines de milliers les fois précédentes.

Dès la mi-journée, le nouveau pouvoir militaire a coupé toutes les communications téléphoniques, tandis qu’internet est inaccessible dans le pays depuis le 25 octobre.

L’association des professionnels soudanais, a dénoncé mercredi d'”immondes crimes contre l’humanité”, accusant les forces de sécurité de “meurtres prémédités”.

La police, elle, assure ne pas ouvrir le feu et la télévision d’Etat a même annoncé l’ouverture d’une enquête sur les manifestants tués.

En soirée des centaines de manifestants continuaient de tenir leurs barricades notamment dans la banlieue nord de Khartoum pour dire “Non au pouvoir militaire”, tandis que les défilés dans les autres villes du Soudan s’étaient dispersés.

Molly Phee, vice-secrétaire d’État pour les Affaires africaines, a fait ces derniers jours la navette entre civils comme le Premier ministre déposé Abdallah Hamdok, toujours en résidence surveillée et militaires, notamment le général Abdel Fattah al-Burhane. Cela dans le but de relancer la transition démocratique au Soudan, sorti en 2019 d’une dictature militaire quasi continue depuis l’indépendance en 1956.

Et à chaque appel à la mobilisation de la rue, le nouveau pouvoir répond par un déploiement sécuritaire massif et des tirs de balles réelles, en caoutchouc ou de grenades lacrymogènes.

Le général al-Burhane, lui, continue de promettre des élections en 2023 et assure n’avoir agi que pour “corriger la trajectoire de la révolution”, comme il l’a redit mardi à Molly Phee.

par: Arab Observer

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