Le président du Sri Lanka déclare l’état d’urgence

Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a proclamé, l’état d’urgence, donnant de larges pouvoirs aux forces de sécurité déployées samedi, suite à 24 heures de manifestations, parfois violentes, contre son incapacité à résoudre la grave crise économique.

Cette décision fait suite à une nuit puis une journée consécutives de manifestations, émaillées de violences et de dégradations. Les contestataires fustigent l’incapacité des autorités à résoudre une crise économique historique.

Le chef d’État a expliqué que la sécurité publique imposait d’appliquer des lois dures donnant aux forces de sécurité des pouvoirs étendus pour arrêter et emprisonner des suspects. Les manifestations contre le gouvernement du Sri Lanka se sont multipliées, vendredi, à travers le pays, après une nuit de violences et de colère en réaction.

Dans plusieurs villes de l’île, des pancartes brandies par la foule réclamaient le départ du gouvernement, selon la police et les autorités locales. “Il est temps de partir Rajapaksas !” pouvait-on lire sur l’une d’elles, dans le centre de Colombo, la capitale, en référence notamment au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre, Mahinda Rajapaksa. “Assez de corruption, rentre chez toi Gota !”, clamait un autre.

Des centaines de manifestants s’étaient dirigés vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission. À Nuwara Eliya (centre du pays), les manifestants ont bloqué l’ouverture d’une exposition de fleurs par l’épouse du Premier ministre Mahinda Rajapaksa, Shiranti, selon la police.

Deux cars militaires et une jeep de la police avaient été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi. Les manifestants avaient jeté aussi des briques sur les forces de l’ordre et monté une barricade de pneus enflammés sur l’un des grands axes de Colombo.

Au moins deux manifestants avaient été blessés par des tirs de la police – la nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n’était pas claire dans l’immédiat. Quatre autres personnes avaient été blessées par un véhicule de sécurité. Cinquante-trois manifestants ont été arrêtés, selon la police. Des médias locaux ont également fait état de l’arrestation de cinq photographes de presse qui auraient été torturés au commissariat local, des accusations sur lesquelles le gouvernement a promis d’enquêter.

L’île d’Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d’électricité paralysantes. Beaucoup craignent que le pays, qui traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, fasse défaut sur sa dette extérieure.

Des mesures de sécurité accrue avaient été prises dans tout le pays après des appels à manifester nationalement vendredi. Des messages sur les réseaux sociaux invitaient les gens à protester pacifiquement devant leur maison. Des vidéos de la manifestation de la nuit partagées sur les réseaux sociaux, dont l’AFP a vérifié l’authenticité, montraient des hommes et des femmes exigeant la démission du clan présidentiel.

La situation difficile du Sri Lanka a été aggravée par la pandémie de Covid-19 qui a torpillé le tourisme et les transferts de fonds. De nombreux économistes affirment également qu’elle a été exacerbée par la mauvaise gestion du gouvernement et des années d’emprunts accumulés.

Le gouvernement a déclaré chercher l’aide du Fonds monétaire international tout en demandant des prêts supplémentaires à l’Inde et à la Chine.

par: Arab Observer

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